Culpabilité et honte alimentaire : Vivre avec le sentiment d’être « trop »

Dans notre monde moderne obsédé par l’apparence, de nombreuses personnes souffrent d’une culpabilité et d’une honte alimentaire profondément enracinées. À travers l’éclairage de la Torah et des enseignements de Rav Twerski, nous allons explorer comment guérir du poids de la honte et apprendre à bénir pleinement notre existence.

Poids, présence, appétit : honte d’exister pleinement

Il est malheureusement courant que ceux qui ressentent leur corps comme « trop » — trop lourd, trop visible, trop gourmand — en viennent à internaliser une honte existentielle. L’appétit devient non seulement un besoin physiologique mais une source de culpabilité, une preuve tangible d’un excès d’être.

La Torah pourtant enseigne une vision différente. Le livre de la Genèse nous rappelle :

« Dieu créa l’homme à Son image » (Genèse 1:27​).

Notre existence physique n’est pas une erreur ou une honte, mais une manifestation sacrée. Le Rav Avraham Twerski explique que la honte malsaine — celle qui nous paralyse et nous pousse à l’auto-dégoût — est une falsification de la véritable humilité. Reconnaître notre valeur intrinsèque, malgré nos imperfections, est un acte de foi.

Exemple :
Un jeune homme se sentait constamment coupable après chaque repas copieux, persuadé qu’il offensait Hachem par son appétit. Son Rav lui enseigna : « Ton corps est un outil pour servir D.ieu, pas un fardeau. Mange avec gratitude, et transforme ton repas en un acte de sanctification. »

Pessah – CIM

Rav Twerski : briser les chaînes de l’auto-dénigrement

Rav Avraham Twerski, expert mondial en dépendances et en santé mentale, nous invite à reconnaître la voix intérieure du dénigrement comme une forme subtile de Yetser Hara (mauvais penchant). Dans ses enseignements, il insiste :

« Se haïr soi-même est un péché, car tu as été créé à l’image de D.ieu. »

Dans le Talmud (Brakhot 60b), il est écrit :

« Tout ce que fait le Miséricordieux, Il le fait pour le bien. »

Cette affirmation inclut notre être physique. Ce n’est pas en nous détestant que nous nous améliorerons, mais en accueillant nos faiblesses avec bienveillance et patience.

Citation :

Rabbi Nahman de Breslev disait :

« Il n’y a pas de plus grand obstacle à la téchouva que le désespoir. »

Briser les chaînes de l’auto-dénigrement, c’est refuser de croire que notre valeur dépend de notre poids, de notre apparence ou de notre maîtrise parfaite de l’appétit.

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Apprendre à bénir ce que l’on est

La tradition juive enseigne de bénir même les choses ordinaires. Chaque matin, nous récitons les bénédictions sur le fait de pouvoir se lever, voir, marcher. Pourquoi ? Parce que tout en nous est digne de gratitude, même ce que nous considérons comme « insignifiant » ou « trop ».

Dans Pirkei Avot (4:1), il est dit :

« Qui est riche ? Celui qui se réjouit de sa part. »

La guérison commence par la reconnaissance que notre corps, avec ses besoins et ses désirs, fait partie intégrante de notre mission sur terre.

Exemple :
Une femme ayant longtemps combattu des troubles alimentaires décida d’instaurer un rituel : avant chaque repas, elle récitait une courte prière de remerciement, transformant l’acte de manger en un moment sacré. Cette simple pratique transforma progressivement sa relation à la nourriture — et à elle-même.

Merci Hachem

Citation :

« Un petit peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité. » (Zohar​)

Conclusion

Nous avons vu que la culpabilité alimentaire, la honte corporelle et la peur d’exister pleinement peuvent être surmontées en réapprenant à voir notre être comme une bénédiction. À la lumière de la Torah et des enseignements des Sages, nous comprenons que notre présence sur Terre, même avec ses « excès » apparents, est voulue, précieuse, et potentiellement sacrée. Briser les chaînes de l’auto-dénigrement, c’est faire acte de foi et d’amour véritable envers l’œuvre divine que nous sommes. Puissions-nous continuer sur ce chemin de bienveillance envers nous-mêmes, et que nos lecteurs soient inspirés à découvrir d’autres articles pour approfondir ce voyage intérieur.

 

Points clés à retenir :

  • Notre corps est une création de D.ieu et mérite respect et gratitude.

  • La honte auto-imposée est un piège du Yetser Hara.

  • Briser l’auto-dénigrement, c’est reconnaître sa valeur intrinsèque.

  • Chaque acte de bienveillance envers soi-même est un pas vers la guérison spirituelle.

  • La bénédiction de soi commence par la reconnaissance quotidienne de la beauté de l’existence.

 

 

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