Pessa’h – Sortir de son « Égypte » personnelle : Une libération intérieure inspirée de la Torah

Pessa’h n’est pas seulement la commémoration de la sortie d’Égypte historique. C’est aussi, et surtout, une invitation divine à une sortie intérieure, personnelle et existentielle. Chaque année, cette fête sacrée nous offre la possibilité de revisiter nos propres « Mitsrayim », ces lieux d’enfermement psychologique, spirituel ou émotionnel. L’Égypte devient le symbole de nos dépendances, de nos blocages, de nos souffrances silencieuses. Ce voyage intérieur vers la liberté nous concerne tous, car chacun d’entre nous est appelé à quitter ses chaînes intérieures.

Mitsrayim : Symbole de l’esclavage intérieur:

Comprendre « Mitsrayim » : Lieu de restriction:

Le mot « Mitsrayim » (Égypte) vient de la racine « Metser », qui signifie étroitesse, contrainte. Cela symbolise toutes les zones de nos vies où nous nous sentons oppressés : peur, honte, culpabilité, dépendance…

Exemple : Une personne prisonnière d’une addiction depuis des années ressent qu’elle ne peut tout simplement pas en sortir. Elle se sent « coincée », « resserrée ».

« En chaque génération, l’homme doit se considérer comme s’il sortait d’Égypte » (Talmud, Pessa’him 116b).

Cette injonction rappelle que l’Égypte est un état d’esprit à quitter régulièrement.

Identifier ses propres limitations:

Les textes de Torah et les outils modernes se rejoignent pour nous aider à faire ce travail d’introspection.

introspection

« L’homme est conduit sur le chemin qu’il veut prendre » (Talmud, Makot 10b)

Selon la Torah Therapy, se reconnecter à son vrai « moi » est le premier pas vers la sortie de Mitsrayim.

Cela suppose :
⇒ Observer ses schémas automatiques
⇒ Identifier ses déclencheurs émotionnels
⇒ Clarifier ses valeurs profondes

La sortie d’Égypte : Un modèle de libération face aux addictions:

Une progression en étapes : ne pas tout attendre d’un miracle:

Même la sortie d’Égypte a été progressive : dix plaies, des hésitations, des retours en arrière. De la même manière, la sortie d’une addiction suit un chemin lent, par paliers, fait d’efforts et de rechutes.

« Le juste tombe sept fois et se relève » (Proverbes 24:16)

Le Success Tracker propose un modèle d’auto-suivi, fondé sur la prise de conscience, la définition d’objectifs réalistes, et la mise en œuvre de stratégies.

Exemple : Un homme note dans son journal qu’il a rechuté, mais qu’il comprend mieux ses déclencheurs. Ce n’est pas un échec, mais un pas vers la victoire.

L’exil intérieur : un lieu de transformation:

Le Zohar nous enseigne que l’obscurité précède toujours la lumière, et que les moments d’obscurité sont propices à la révélation.
« Gola (exil) et Geoula (libération) ne diffèrent que par la lettre Aleph – symbole de la Présence divine » (Zohar)
Accéder à cette libération intérieure, c’est inviter Hachem dans notre Mitsrayim.

Viktor Frankl, dans sa logothérapie, parle du pouvoir du sens pour sortir des ténèbres.

pouvoir du sens

Le Seder de Pessa’h : Un rituel de libération personnelle:

Chaque étape du Seder, une clé symbolique:

Le Seder n’est pas un simple dîner. C’est une séance de thérapie spirituelle collective.:

Kadesh – Sanctifier le moment : je choisis de commencer un chemin nouveau.
Yahats – Casser la matsa : je reconnais ma fracture intérieure.
Maguid – Raconter l’histoire : je revis mon propre récit, je le reformule (thérapie narrative).
Rokhsta – Se laver les mains : je nettoie ce que je peux changer.
Afikomen – Retrouver ce qui a été perdu : je réunifie mon « moi ».
« En racontant la sortie d’Égypte, on se transforme soi-même » (Rambam, Hilkhot Hamets ouMatsa)

Recréer un rituel personnel de libération:

Pessa’h nous enseigne que la transformation se fait par la répétition de rituels, petits mais constants. Comme les 90 jours de Chemiat Einayim (garde des yeux) ou les pratiques de hitbodedout, ces petites habitudes deviennent des actes de libération.

Exemple : Chaque soir, une personne peut recréer un mini-seder intérieur : prière, introspection, action réparatrice.

Briser les chaînes

Conclusion:

Pessa’h est bien plus qu’un événement historique. C’est un rendez-vous avec notre capacité à sortir de nous-mêmes, à briser nos chaînes intérieures et à marcher librement vers notre vérité spirituelle. Sortir de Mitsrayim, c’est refuser de vivre à moitié, enfermé dans la peur ou la honte.

La Haggadah nous rappelle : « Nous étions esclaves… et maintenant nous sommes libres ».

Cette liberté n’est pas un acquis : elle est un travail quotidien.

Points clés à retenir :

« Mitsrayim » symbolise nos zones d’étroitesse intérieure : peurs, dépendances, culpabilités.
La sortie d’Égypte est un modèle spirituel de libération progressive, avec des étapes.
Le Seder peut inspirer un rituel personnel pour structurer sa croissance intérieure.
La pensée juive nous offre des outils puissants : récit personnel, Téchouva, chemirat enayim, logothérapie, valeurs fondamentales.
Chaque Pessa’h est une opportunité de redevenir soi-même.

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