Souccot – Vivre dans la fragilité et l’acceptation

Vivre dans une cabane instable, quitter nos habitudes confortables, et éprouver une joie sincère : la fête de Souccot contient une profonde leçon spirituelle, surtout pour ceux qui cherchent à sortir d’un cycle d’addiction. Cet article explore trois dimensions fondamentales de Souccot, à la lumière de la pensée juive, pour y puiser des clés de transformation intérieure.

La Soucca : Humilité et Dépendance à Hachem:

Une fragilité volontaire pour une confiance renforcée:

La mitsva d’habiter dans une soucca, cette cabane temporaire aux murs précaires et au toit ajouré, nous invite à quitter notre sentiment illusoire de contrôle. Elle enseigne que notre sécurité ne réside pas dans la solidité matérielle de nos maisons, mais dans la Providence divine.

Exemple :
Imaginez un homme qui quitte son appartement sécurisé pour passer une semaine dans une cabane de bois fragile exposée au vent. Il pourrait se sentir vulnérable, mais cette vulnérabilité devient une force lorsqu’elle est offerte à Hachem.

Comme il est dit dans la Guemara : « Afin que vos générations sachent que J’ai fait résider les enfants d’Israël dans des souccot lorsque Je les ai fait sortir d’Égypte » (Vayikra 23:43).

En d’autres termes, la soucca symbolise notre dépendance bien placée : celle envers Hachem, non envers nos illusions de contrôle.

souccot

Rabbi Avraham J. Twerski souligne dans ses écrits sur l’addiction que reconnaître notre impuissance est le premier pas vers la guérison. De même, vivre dans une soucca est un acte d’humilité et de confiance :

« Hachem est mon refuge et ma forteresse, en Lui je me confie » (Téhilim 91:2).

 

Sortir de nos “habitations fixes” : briser les schémas d’addiction:

Une rupture nécessaire avec le quotidien:

La Torah ne nous demande pas simplement de « décorer une cabane », mais de « quitter notre maison fixe ». Cet acte symbolise la rupture avec nos routines rigides, souvent sources d’attachements néfastes.

L’addiction, comme le montrent les textes de Guard Your Eyes et de la Logothérapie de Viktor Frankl, est souvent le fruit d’habitudes figées, de fuites répétées et de souffrances non acceptées.

Souccot nous enseigne : il est possible de sortir, même temporairement, de ce cercle vicieux:

Exemple :
Une personne habituée à consulter des contenus interdits chaque soir découvre, durant Souccot, qu’en changeant de lieu et de rythme, elle interrompt ce schéma. Une soirée autour de la table de soucca devient un espace de transformation.

Le Talmud dit : « Sors de ton lieu et change d’endroit pour changer ton destin » (Roch Hashana 16b).

Changer d’environnement physique peut être un déclencheur puissant d’un changement spirituel.

La Sim’ha de Souccot : la joie, une arme contre l’addiction:

Pourquoi la Torah lies-t-elle joie et cabane précaire ?

Paradoxalement, Souccot est appelée « le temps de notre joie ». Comment peut-on être joyeux dans une cabane fragile ? C’est justement là le secret : la joie ne dépend pas de la sécurité extérieure, mais d’une intériorité connectée.

Rabbi Na’hman enseigne : « Il est interdit d’être triste ! ».

Tristesse

La joie n’est pas une récompense du rétablissement, c’est un ingrédient nécessaire pour s’en sortir.

La pensée juive nous enseigne que la sim’ha chasse le yetser hara, l’inclination vers le mal.

Comme le dit le Zohar : « Un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité ».

Exemple :
Un homme en lutte contre la dépendance découvre que participer à une soirée de chants dans la soucca, dans la sim’ha, remplit un vide intérieur que l’addiction ne comblait jamais.
La sim’ha de Souccot nous connecte à une joie qui ne dépend pas du plaisir, mais du sens.

Comme l’écrit le Rav Twerski : « La dépendance naît souvent d’un vide existentiel. Remplis ce vide avec de la joie authentique et du sens, et tu n’auras plus besoin de béquilles. »
Joie
 

Conclusion : Souccot, une thérapie divine:

Souccot n’est pas seulement une fête, c’est une thérapie de l’âme. Elle nous enseigne à accepter notre fragilité, à sortir des schémas enfermants et à cultiver la joie comme force intérieure. Pour celui ou celle qui lutte contre une dépendance, c’est une invitation puissante à sortir de l’illusion et à entrer dans la vérité.

Comme le dit le prophète : « Crée en moi un cœur pur, ô D.ieu, et renouvelle en moi un esprit droit » (Téhilim 51:12).

Points clés à retenir :

La soucca nous apprend à faire confiance à Hachem, même dans l’instabilité.
Sortir de ses habitudes, même temporairement, ouvre la voie au changement.
La joie de Souccot est un outil spirituel puissant pour combattre l’addiction.
La dépendance se nourrit de vide intérieur, la sim’ha le remplit de lumière.
Chaque petit pas vers la transformation compte, comme l’enseigne le Talmud : « Le Juste tombe sept fois et se relève » (Proverbes 24:16).

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