Retrouver l’équilibre spirituel et alimentaire

Dans nos parcours spirituels, certaines pratiques religieuses, si elles sont mal comprises ou déformées, peuvent entraîner des comportements déséquilibrés, y compris dans l’alimentation. Cet article explore comment la crainte de gâcher une bénédiction peut conduire à des excès alimentaires, comment éviter la multiplication compulsive des bénédictions, et comment, grâce à l’enseignement de Rav Wolbe et d’autres maîtres de la Torah, retrouver un équilibre dans notre Avodat Hashem (service divin), en redonnant du sens à chaque parole prononcée.

 

Manger par crainte de gâcher une brakha

La bra’ha (bénédiction) est un moment sacré où l’on reconnaît la présence d’Hachem dans les éléments de notre quotidien. Toutefois, certaines personnes, par peur extrême de mal faire, mangent plus que nécessaire pour ne pas « gaspiller » une bénédiction dite sur un aliment.

Exemple:
Un jeune homme, ayant fait une bénédiction sur un biscuit, ressent une culpabilité intense à l’idée de ne pas le finir, au point de forcer son corps à manger au-delà de sa faim, croyant bien faire spirituellement.

Pourtant, la Torah valorise avant tout la maîtrise de soi et l’équilibre. Comme le dit le Talmud :

« Sanctifie-toi dans ce qui t’est permis » (Yevamot 20a).

Cela signifie que l’on doit rester maître de soi-même même dans les domaines permis, sans tomber dans des excès sous couvert de religiosité.

Citation:

« La véritable sainteté consiste à être connecté à Hachem avec équilibre, et non dans la compulsion ».

 

Multiplication compulsive des bénédictions

Il existe également un piège spirituel dans la multiplication excessive et compulsive des bénédictions, pensant ainsi augmenter son mérite.

Le Rambam enseigne que la bra’ha doit être dite avec concentration (kavana) et dans la joie, et non par automatisme ou anxiété (Mishna Torah, Hilkhot Brachot 1:4).

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Citation:

« Lorsqu’une bénédiction est dite sans kavana, elle est considérée comme un corps sans âme. » (Zohar, Parashat Pin’has)

Multiplier les bénédictions sans attention revient à vider les paroles de leur essence. Chaque mot de la prière et des bénédictions doit être un diamant poli, et non une formule mécanique.

 

Rav Wolbe : l’équilibre de la Avodat Hashem

Le maître de la moussar, Rav Wolbe, souligne l’importance de l’équilibre dans le service divin. Dans son œuvre « Alei Shur », il insiste :

« Avodat Hashem ne consiste pas à multiplier sans fin les actes, mais à faire chaque acte avec tout son cœur et toute son âme. »

Exemple:
Un étudiant en yeshiva, submergé par le désir de multiplier les mitsvot, tomba dans l’épuisement spirituel. Son Rav lui enseigna : « Il vaut mieux une prière dite avec amour et profondeur que cent prières récitées machinalement. »

Ainsi, l’intensité intérieure prévaut sur la quantité extérieure.

 

Redonner du sens à chaque parole

Redonner du sens signifie se reconnecter à l’essentiel : chaque bénédiction, chaque parole adressée à Hachem, est une rencontre.

Rabbi Nahman de Breslev enseigne :

« Les paroles que nous prononçons avec foi construisent des mondes spirituels. » (Likoutey Moharan I, 62)

Exemple:
Lors d’une bénédiction sur un fruit, prendre une seconde pour ressentir profondément la gratitude transforme l’acte le plus simple en un moment d’éternité.

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Dans la Torah, il est dit :

« La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » (Proverbes 18:21)

Chaque mot doit être pesé, réfléchi, et chargé de sens.

Pensée :

« Plus nos mots sont conscients, plus notre relation avec Hachem est vivante. »

 

Conclusion

À travers cet article, nous avons exploré comment certains déséquilibres alimentaires et spirituels peuvent naître de déviations bien intentionnées. Rav Wolbe et d’autres maîtres nous rappellent que l’Avodat Hashem repose avant tout sur l’équilibre, l’intention pure et la conscience de chaque acte. Retrouver du sens dans chaque parole nous permet de vivre une vie de kedoucha (sainteté) authentique et joyeuse. Poursuivons ensemble ce chemin lumineux vers une Avodat Hashem véritablement équilibrée.

 

Points clés à retenir :

  • Manger par peur de « gâcher » une bra’ha est une déviation de l’équilibre spirituel souhaité.

  • Multiplier les bénédictions sans kavana vide les actes de leur sens.

  • Rav Wolbe enseigne l’importance de l’équilibre dans l’Avodat Hashem.

  • Chaque mot a un impact spirituel énorme, selon la Torah et les Sages.

  • Redonner du sens à nos bénédictions transforme notre vie quotidienne en service divin vibrant.

 

 

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