Dans un monde où l’image du corps est surmédiatisée, de nombreux jeunes hommes se lancent dans des processus de « prise de masse » parfois extrêmes, avec des habitudes alimentaires instables, des excès de protéines et une vision tronquée du bien-être. Comment le judaïsme peut-il éclairer cette quête physique et offrir un cadre nutritionnel sain et spirituellement aligné ?
Le phénomène de la prise de masse : un objectif physique à double tranchant
Un engouement souvent mal encadré
De plus en plus de jeunes hommes se lancent dans des programmes de musculation intensifs dans le but de gagner du muscle rapidement. Cependant, cette démarche s’accompagne souvent de comportements alimentaires excessifs ou désorganisés : consommation de shakes protéinés à outrance, sauts de repas, régimes déséquilibrés. Ces habitudes sont parfois adoptées sans l’accompagnement d’un professionnel de santé, exposant à des carences, troubles digestifs ou surcharge hépatique.
Exemple : Un adolescent consomme 4 shakes protéinés par jour, néglige les légumes, mange peu de fibres et saute le petit déjeuner. Il pense ainsi « optimiser sa masse », mais s’épuise, dort mal, et souffre de ballonnements chroniques.
Rythmes alimentaires inadaptés : un danger pour la santé globale
La Torah insiste sur l’équilibre dans tous les domaines. Le livre des Proverbes affirme :
« Sois sage, mon fils, et réjouis mon cœur » (Michlei 27:11).
Cela inclut la sagesse dans la gestion du corps, considéré comme un réceptacle sacré de l’âme.
Selon les enseignements du Rav Wolbe, l’homme doit apprendre à écouter son corps sans tomber dans ses caprices. La régularité des repas, le respect de la faim et de la satiété, sont des piliers de l’équilibre physique et émotionnel. Une alimentation désorganisée crée non seulement des déséquilibres physiologiques, mais elle fragilise également la volonté.
L’excès de protéines : une fausse solution
Dans les pratiques de musculation, les protéines sont vues comme la clé de la réussite. Pourtant, consommer des quantités excessives (au-delà de 2g/kg/jour) peut surcharger les reins, augmenter les risques de déshydratation et ne pas améliorer les performances.
La tradition juive enseigne la modération. Le Rambam (Maïmonide), médecin et sage, écrivait :
« L’homme ne doit manger que selon les besoins de son corps et non selon ses désirs. »
Ce conseil est aujourd’hui appuyé par la science qui reconnaît que l’excès de protéines, sans un entraînement bien encadré et un apport varié, est inefficace voire nuisible.
Coaching nutritionnel sain : retrouver un cadre équilibré et spirituel
Réintégrer des valeurs fondamentales
La nutrition ne doit pas être réduite à un acte purement mécanique de construction corporelle. Le judaïsme insiste sur l’intention derrière l’acte :
« En toutes tes voies, connais-Le, et Il aplanira tes sentiers. » (Mishlei 3:6)
Un coaching sain doit aider le jeune à s’interroger sur ses motivations : s’agit-il de se sentir plus fort, de plaire aux autres, de répondre à une insécurité intérieure ? Il s’agit souvent d’un appel profond à retrouver une estime de soi stable.
Le document « Outil d’Identification des Valeurs Fondamentales » propose une grille pour clarifier les priorités personnelles : santé, maîtrise de soi, connexion à Hachem, croissance intérieure.
Vers une hygiène de vie globale : corps et âme
Le Rav Twerski zatsal, psychiatre et rabbin, soulignait que l’estime de soi saine ne vient pas d’un corps musclé, mais d’une vie alignée sur ses valeurs. Un bon coaching nutritionnel inclura :
- Des repas réguliers, complets et variés.
- La modération dans les suppléments, avec avis médical.
- Un accompagnement émotionnel et spirituel.
- Un travail sur la motivation intérieure, fondée sur le respect du corps.
Le Sefer « Torah Therapy » évoque cette idée :
“La relation avec son propre corps devient saine lorsque l’on y reconnaît la présence du divin, et qu’on le respecte comme un partenaire sacré de notre mission.”
Conclusion :
La quête physique est noble quand elle est encadrée avec intelligence, sagesse et spiritualité. Le corps est un outil, pas une idole. Dans la tradition juive, on enseigne que la vraie force est celle qui sert une mission supérieure, dans le respect de soi et de l’autre. Réapprenons à manger avec conscience, à bouger avec joie, et à construire avec équilibre un corps fort, au service d’une âme forte.
Points clés à retenir :
- La prise de masse mal encadrée mène à des déséquilibres nocifs.
- Le judaïsme prône une approche équilibrée et respectueuse du corps.
- Les excès de protéines sont à éviter sans accompagnement médical.
- Un bon coaching inclut aussi l’éducation spirituelle et la conscience de soi.
- Il est essentiel de relier la nutrition à une mission de vie alignée avec la Torah.
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