À l’âge mûr, de nombreuses femmes vivent un tournant physiologique, émotionnel et spirituel. La ménopause, les années de régimes, la fatigue accumulée, appellent à une transformation profonde : celle du rapport au corps, à l’alimentation, et à soi-même. Cet article vous propose une relecture de cette étape de vie à la lumière de la sagesse juive et des apports de la psychologie positive et existentielle.
Le poids invisible des années de régime
Le corps comme champ de bataille
Pendant des décennies, de nombreuses femmes se sont engagées dans une lutte constante contre leur corps, dictée par des normes extérieures. Cette accumulation de régimes génère souvent une fatigue psychique, un désespoir diffus : le corps devient ennemi, la nourriture, un piège.
Exemple : Une femme de 55 ans, après 30 ans de régimes yo-yo, confie avoir peur de manger une pomme de peur de « déborder ».
Pour sortir de ce cycle, il faut changer de paradigme : ne plus chercher à contrôler, mais à écouter.
« L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. » (Deutéronome 8:3)
👉 Ce verset nous enseigne que la nourriture n’est pas un absolu, mais un moyen — parmi d’autres — de se relier à la vie.
La fatigue psychique : quand l’âme s’essouffle
L’obsession du contrôle, les exigences de perfection, la charge mentale, finissent par provoquer une forme d’entropie psychique, un chaos intérieur qui épuise l’énergie psychique disponible pour vivre pleinement.
C’est là que la logothérapie de Viktor Frankl intervient : selon lui, l’homme a besoin d’un sens, d’un « pourquoi » pour continuer à vivre. À l’âge mûr, beaucoup de femmes redéfinissent ce sens, notamment autour de la transmission, la spiritualité, ou le retour à soi.
« Celui qui a un “pourquoi” peut vivre n’importe quel “comment”. » — Nietzsche, cité par Viktor Frankl
Lâcher le contrôle : une puissance spirituelle
En psychologie positive, on enseigne que le lâcher-prise n’est pas de la passivité, mais un acte conscient de recentrage sur l’essentiel. C’est reconnaître que certaines batailles ne méritent plus d’être menées. Accepter son corps, sa faim, son rythme, est un acte de foi et de maturité.
« Ne vous égarez pas après votre cœur et vos yeux… » (Nombres 15:39)
👉 Ce verset appelle à ne pas être dominé par les impulsions, mais aussi à ne pas les nier : les voir, les accueillir, et les transcender.
Se nourrir pleinement : corps, cœur et âme
À l’inverse de la restriction, la pleine alimentation implique de nourrir toutes les dimensions de l’être : physique, émotionnelle et spirituelle. Cela rejoint le concept de « pleine conscience » : manger avec présence, en écoutant ses signaux internes, avec gratitude.
Exemple : Une femme ayant traversé la ménopause commence à dire la bénédiction avant chaque repas. Elle témoigne que cela transforme son rapport à la nourriture : moins de précipitation, plus de sacré.
« Tu mangeras, tu seras rassasié, et tu béniras l’Éternel. » (Deutéronome 8:10)
👉 Ce commandement inclut l’idée de satiété, de gratitude, et de connexion à la Source.
Le corps à l’âge mûr : Temple ou tombeau ?
Le judaïsme invite à considérer le corps non comme un ennemi, mais comme le véhicule de l’âme. Même vieillissant, il reste le lieu de l’accomplissement des mitsvot.
« Vous serez saints, car Moi, Hachem, votre D.ieu, Je suis saint. » (Lévitique 19:2)
👉 La sainteté commence par l’acceptation de soi et l’alignement avec sa propre nature.
Conclusion:
À l’âge mûr, il ne s’agit plus de « reprendre le contrôle » mais de faire la paix avec soi. En se nourrissant avec amour, avec conscience, en acceptant de ne plus être en guerre contre son propre corps, la femme découvre une nouvelle sagesse. C’est là, dans ce relâchement, que s’ouvre une liberté authentique : celle d’exister pleinement, dans chaque bouchée, dans chaque souffle, dans chaque instant.
Points clés à retenir :
- La ménopause et l’âge mûr invitent à reconsidérer le rapport à la nourriture et au corps.
- Le contrôle excessif épuise l’esprit : il est possible d’apprendre à lâcher-prise.
- Se nourrir pleinement, c’est écouter son corps et nourrir son âme.
- La Torah encourage une vision sacrée du corps et de la satiété.
- La psychologie positive et la logothérapie offrent des outils puissants pour reconnecter avec le sens.