Dans notre société moderne où la performance est idolâtrée, de nombreux jeunes hommes se retrouvent pris dans un engrenage sportif intense. Cette quête de perfection physique, souvent influencée par les réseaux sociaux, les pousse à adopter des régimes extrêmes et à ignorer les signaux d’alerte de leur corps et de leur psyché. Comment l’accompagnement adéquat peut-il leur permettre de retrouver du sens, de l’équilibre et de la santé mentale ?
La tension du corps parfait : les régimes de « cutting »
L’idéalisation de la performance
Le « cutting » — stratégie alimentaire visant à réduire drastiquement la masse grasse pour obtenir un corps défini — est fréquemment pratiqué chez les jeunes sportifs. Cependant, cette recherche esthétique peut devenir obsessionnelle, provoquant :
- déséquilibres hormonaux, fatigue chronique,
- troubles du comportement alimentaire,
- baisse de l’estime de soi en cas de “rechute” nutritionnelle.
L’approche du docteur Seligman en psychologie positive recommande au contraire de mettre l’accent sur les forces personnelles, comme la persévérance et l’authenticité, afin de prévenir ces troubles.
Exemple : Un jeune athlète peut apprendre à associer son alimentation à une quête de vitalité et de longévité plutôt qu’à un idéal de perfection passager.
Compétition et pression : les blessures invisibles
Les troubles psychologiques associés
Les compétitions régulières induisent une pression intense : peur de l’échec, angoisse de décevoir, surentraînement. Cela peut générer :
- anxiété de performance,
- épuisement émotionnel et physique (burn-out sportif),
- vide existentiel en dehors du cadre sportif.
Viktor Frankl explique dans sa logothérapie:
« l’homme ne vit pas que de sécurité matérielle »
Le manque de sens provoque des dépressions silencieuses, surtout chez les jeunes qui ne vivent plus que pour performer sans but profond.
“Les jeunes qui se considèrent comme une génération ‘sans avenir’ compensent leur vide intérieur par des conduites à risque.” – Viktor Frankl
L’éducation au dépassement : saine ou destructrice ?
Quand la tension devient moteur de croissance
Frankl ajoute que la tension n’est pas à fuir, mais à canaliser :
« Ce dont l’être humain a besoin, c’est de la tension inhérente à une direction de sens donnée ».
Le sport peut alors devenir un excellent catalyseur à condition d’être accompagné par :
- des entraîneurs formés en psychologie,
- des mentors spirituels,
- des thérapeutes spécialisés.
Cela rejoint les principes de la Torah:
“l’homme est appelé à se maîtriser et à sanctifier ses forces” (cf. Lévitique 19:2).
Exemple : Un coach sportif qui intègre des valeurs morales et spirituelles dans ses entraînements aide ses élèves à se construire intérieurement autant que physiquement.
L’accompagnement : clé d’un sport épanouissant
Construire un cadre soutenant
Le modèle des familles positives proposé par la psychologie positive montre que la clarté, la confiance et l’écoute sont des piliers fondamentaux pour le développement sain d’un jeune.
“Un jeune peut viser l’excellence s’il a le droit d’échouer et de parler de ses doutes.”
En milieu sportif, cela implique :
- des espaces de parole réguliers,
- une vigilance sur les signaux d’alerte psychologique,
- une spiritualité active qui donne du sens au combat intérieur.
Citation de la Torah :
“Le Juste tombe sept fois et se relève.” (Proverbes 24:16)
Un encouragement à ne pas redéfinir sa valeur en fonction des victoires ou défaites.
Conclusion
Le sport peut être une source d’élévation pour le jeune homme, à condition qu’il soit enraciné dans un sens profond, nourri par des valeurs claires et encadré par des figures éducatives bienveillantes. Ce n’est pas la performance qui forge l’homme, mais la manière dont il grandit à travers elle. Le judaïsme nous enseigne que le dépassement véritable commence dans le cœur, pas dans les muscles. À chacun de choisir un sport qui le construit plutôt qu’un sport qui le détruit.
Points clés à retenir :
- Le « cutting » excessif met en danger l’équilibre physique et psychique.
- La compétition peut exacerber l’anxiété et créer un vide existentiel.
- La logothérapie et la psychologie positive prônent un dépassement orienté vers un sens.
- Le soutien d’un professionnel ou mentor est essentiel pour un sport épanouissant.
- La Torah invite à la maîtrise de soi et à la sanctification de l’effort.