Le billet de loto dans la poche, l’espoir dans le cœur, et le compte en banque qui s’évapore… Cette scène, banale et poignante, résume l’illusion d’une promesse sans effort. Quelle est la vision de la Torah sur cette quête de fortune par la chance plutôt que par l’action ?
L’espoir irrationnel : une attente qui paralyse
“Un jour, je gagnerai !” : cette phrase, souvent répétée par les joueurs de loto, traduit une espérance presque mystique que la chance interviendra pour transformer leur vie. Pourtant, cet espoir devient parfois un substitut à l’action. La psychologie positive met en garde contre l’« impuissance apprise » : lorsque l’individu abandonne toute responsabilité, croyant que rien ne dépend de lui, il se met dans une posture d’attente stérile.
Dans « Découvrir un sens à sa vie », Viktor Frankl relate comment l’effondrement de l’espoir a conduit à la mort de prisonniers dans les camps de concentration. Un homme convaincu que la guerre finirait à une date précise meurt le lendemain de cette échéance non réalisée, terrassé non par une arme, mais par la perte de sens et l’effondrement de sa volonté de vivre.
Substitution de l’effort à la chance : une illusion séduisante
La loterie est le parfait exemple d’un mécanisme de pensée magique : on remplace l’effort, la construction patiente, par l’espoir d’un coup de chance. Cela nourrit un fantasme : obtenir beaucoup sans rien donner en retour. Pourtant, dans la tradition juive, l’homme est appelé à être un acteur de son destin.
Exemple : « Rabbi Akiva vit une goutte d’eau qui perçait un rocher. Il en conclut que si l’eau peut user la pierre, la Torah peut pénétrer son cœur. »
Une image puissante de la transformation par la répétition patiente, non par le miracle.
Le mérite par l’action selon la Torah
La Torah insiste sur le mérite issu de l’effort, et non sur les gains faciles.
« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » (Genèse 3:19)
Ce verset pose un fondement clair : le travail honnête est le chemin vers la subsistance.
La Mishna dans Avot (2:21) nous dit :
« Il ne t’est pas demandé d’achever la tâche, mais tu n’es pas libre de t’en dispenser. »
Autrement dit, même si le résultat n’est pas garanti, c’est l’effort qui fait la valeur.
Dans cette logique, la loterie détourne l’homme de sa véritable mission : construire, se raffiner, participer au monde. Le Zohar nous rappelle :
« Un petit peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité »
C’est dans les petits gestes constants que réside la transformation, non dans un espoir soudain de fortune .
Espérance et responsabilité : le bon usage de l’espoir
L’espoir, dans la tradition juive, est un moteur, pas un anesthésiant.
« Celui qui veut se purifier, on l’aide d’en haut » (Yoma 38b)
Mais cette aide divine vient en réponse à une démarche active.
Ainsi, rêver d’un gain miraculeux peut devenir un piège spirituel, détournant l’homme de ses responsabilités. C’est pourquoi la Torah nous propose une alternative : remplacer la passivité par la proactivité, la fuite par l’engagement, l’espoir vide par le travail rempli de sens.
CONCLUSION:
La vision juive est exigeante, mais profondément libératrice : elle nous redonne le pouvoir d’agir. Elle nous enseigne que le véritable « gagnant » n’est pas celui qui rafle la mise au tirage du mercredi, mais celui qui, chaque jour, avance avec foi et constance, transformant sa vie par ses propres choix et efforts.
Conclusion
L’espoir d’un jour meilleur est une flamme précieuse. Mais lorsqu’il se dissocie de l’action, il devient une fumée qui embrouille l’esprit. La Torah nous appelle à l’effort, au mérite, à la patience. Ce sont ces qualités qui façonnent une vie de bénédiction, bien plus qu’un jackpot éphémère. Laissez la lumière de la Torah éclairer vos choix – non pas avec des promesses de chance, mais avec la certitude du sens.
Points clés à retenir :
- Le loto nourrit un espoir irrationnel qui peut paralyser l’action.
- La Torah valorise l’effort et la responsabilité individuelle.
- Remplacer l’effort par l’attente de chance est une illusion spirituellement dangereuse.
- L’espérance n’est vertueuse que si elle s’accompagne d’une démarche active.
- Le mérite et la bénédiction proviennent d’une vie orientée vers le sens, non vers le hasard.