À mesure que les années passent, les défis de la vieillesse deviennent plus présents : solitude, perte de repères, besoin de stimulation. Dans ce contexte, certaines activités peuvent sembler inoffensives, comme le bingo. Pourtant, lorsqu’il devient un jeu payant ou une habitude envahissante, il est essentiel de s’interroger sur son impact spirituel et émotionnel. Cet article explore cette réalité à la lumière de la pensée juive et des enseignements du Rav Weinberg, en proposant des clés pour accompagner la vieillesse dans la dignité, la vitalité et la connexion au sens.
La solitude des aînés : un appel silencieux
Une souffrance souvent invisible
La vieillesse est souvent marquée par une diminution des relations sociales. La perte d’un conjoint, l’éloignement familial ou le départ à la retraite peuvent engendrer une solitude profonde.
Exemple : Une résidente d’un foyer pour aînés participe quotidiennement au bingo payant, non pas par goût du jeu, mais pour ne pas se sentir seule dans sa chambre.
Comme le souligne la psychologie positive :
Le sentiment d’appartenance non satisfait peut générer une grande détresse émotionnelle
Le besoin d’être vu, entendu et valorisé est vital à tout âge.
Bingo et animation : un besoin de lien ou une fuite ?
Le bingo comme substitut relationnel
Le bingo dans les foyers pour personnes âgées, surtout lorsqu’il devient payant, n’est plus un simple divertissement. Il remplace parfois un vide relationnel ou existentiel.
La Torah nous invite à rester éveillés aux intentions profondes de nos actes. Le Talmud enseigne :
« L’oisiveté mène au péché » (Kiddoushin 29b)
Incitant à remplir le temps de manière significative.
Habitudes en retraite : entre confort et dérive
Le poids des automatismes
À la retraite, les journées peuvent paraître longues. C’est souvent à ce moment que certaines habitudes se solidifient, comme des jeux répétitifs ou des comportements compulsifs.
Rav Twerski nous rappelle :
« Chaque petit compromis prépare le terrain à la perte de contrôle ».
Transformer les habitudes nécessite du sens et un nouveau but à poursuivre.
Rav Noach Weinberg : Vie spirituelle jusqu’au bout
La vieillesse, un sommet spirituel
Rav Weinberg, dans « 48 Ways to Wisdom », souligne que chaque étape de la vie, y compris la vieillesse, doit être orientée vers l’élévation.
Il disait :
« Celui qui veut être libre doit apprendre à dire non aux tentations sans chercher d’excuses. Dire non, simplement, est un acte de grandeur ».
La capacité à dire non aux distractions vides est une forme de royauté intérieure.
Propositions concrètes pour accompagner les aînés
1. Remplacer le bingo par des ateliers de sens
Des groupes de lecture, d’étude juive, ou même des cercles de témoignages sur les parcours de vie peuvent nourrir l’âme bien plus qu’un jeu de hasard.

2. Développer une animation basée sur la dignité
Plutôt que de divertir, animons pour éveiller. Une activité tournée vers la mémoire, la transmission, ou la créativité reconnecte les aînés à leur valeur.
3. Inviter à la contribution spirituelle
Même en fin de vie, chacun peut prier, bénir, écouter un autre avec cœur.
« Vous serez saints, car Moi, Hachem, Je suis saint » (Vayikra 19:2)
Cette sainteté ne connaît pas d’âge.
CONCLUSION
La vieillesse n’est pas un déclin, mais une transition. Elle peut devenir un sommet, si elle est nourrie de liens humains profonds, de sens et d’une vie intérieure riche. Éloignons-nous des tentations vides comme le bingo payant, pour revenir à la lumière authentique du don, de la mémoire et de la sainteté.
Points clés à retenir :
- La solitude pousse parfois à des activités de remplissage sans profondeur.
- Le bingo peut devenir une fuite plutôt qu’un plaisir si non encadré.
- La retraite est un moment propice pour instaurer des routines enrichissantes.
- La pensée juive valorise la spiritualité à tout âge, jusqu’au dernier souffle.
- Remplacer les jeux passifs par des activités de sens redonne vitalité et dignité.