Les Conséquences Psycho-Spirituelles du Jeu et la Culpabilité du Joueur 

L’addiction aux jeux d’argent ou de hasard, au-delà de ses impacts économiques et sociaux, engendre des conséquences psycho-spirituelles profondes, notamment pour le croyant. Honte, éloignement spirituel, perte de dignité… Pourtant, la Torah nous montre que même dans la faute, Hachem tend toujours la main. À travers les enseignements de Rabbi Nahman de Breslev et d’autres maîtres, découvrons comment la chute peut devenir un point de départ pour la réparation et le retour.

 

La spirale de culpabilité : « Je ne suis plus digne de prier »

Chez le joueur croyant, la culpabilité est souvent exacerbée. Le sentiment de trahir ses valeurs, sa famille, son Créateur, crée une dissonance spirituelle douloureuse.

Rav Avraham J. Twerski:

« La honte, c’est ‘je suis une erreur’. Avec la culpabilité il y a un espoir d’amélioration mais pas avec la honte. » 

Ce glissement de la faute vers l’identité — « je suis un raté » — est précisément ce que le Yetser Hara cherche à provoquer pour anéantir tout espoir de retour. Cela mène souvent à la phrase tragique : « Je ne suis plus digne de prier. »

Pourtant, la Torah enseigne que c’est justement dans cette brisure que commence la rédemption.

« Le Seigneur est proche de ceux qui ont le cœur brisé, et sauve ceux qui ont l’esprit contrit. » – Téhilim 34:19

Moussar/Enseignement

Hachem accueille la faute avec miséricorde

L’erreur n’éloigne pas Hachem — c’est le désespoir qui crée la distance. La techouva, ce retour sincère à soi-même et à D.ieu, est toujours accessible.

« Même si vous multipliez vos prières, Je n’écoute pas, car vos mains sont pleines de sang. » (Yeshayahou 1:15) 

Le Zohar explique que cela fait référence à ceux qui ont gaspillé leur semence mais ne cherchent pas à réparer. Pourtant, même eux peuvent revenir.

Dans Guard Your Eyes, il est souligné que « Hachem savait que nous allions tomber dans ces domaines » et que la Téchouva a été créée avant même la création du monde.

 

Rabbi Nahman : recommencer, toujours

Rabbi Nahman de Breslev nous enseigne une vérité essentielle et bouleversante :

« Quand un homme tombe, c’est pour apprendre à prier avec plus de vérité et à chercher Hachem encore plus profondément. »

Il ne dit pas « malgré la chute », mais grâce à elle. La chute devient alors un tremplin.

tremplin

« Le juste tombe sept fois et se relève. » (Proverbes 24:16)

Ce verset n’est pas une constatation d’échec, mais une célébration du courage spirituel.

C’est cette dynamique que Rabbi Nahman appelle la « sim’ha de techouva » — la joie d’avoir été relevé par D.ieu. Ne pas désespérer, mais apprendre de chaque chute, même douloureuse, à mieux se connaître et à s’attacher à Hachem avec plus de vérité.

 

De la culpabilité à la mission

Dans une perspective logothérapeutique, Viktor Frankl nous rappelle que même le joueur compulsif peut trouver un sens et reconstruire sa dignité.

« Ce n’est pas ce que nous avons fait qui nous définit, mais ce que nous faisons maintenant avec cette expérience. »

Cela rejoint l’idée de Rav Wolbe : la faute n’est qu’un moment, pas une identité. La techouva, elle, redonne un avenir.

techouva1

 

Se relever, même mille fois

Rabbi Simcha Bunim de Pshischa résume magnifiquement la vision hassidique :

« Tomber et se relever mille fois, c’est le chemin du tsadik. Ce n’est pas l’absence de chute qui fait la sainteté, mais le refus de renoncer. »

Le vrai croyant n’est pas celui qui ne tombe jamais, mais celui qui refuse de rester au sol. Et c’est ainsi que même un joueur, pris dans l’engrenage du jeu, peut retrouver une grandeur d’âme insoupçonnée.

 

Conclusion

Le jeu peut ravager non seulement la vie matérielle, mais aussi l’âme du croyant. Pourtant, la pensée juive nous enseigne qu’aucune chute n’est définitive. La techouva est une dynamique divine, une main tendue vers celui qui se sent perdu.

Et comme Rabbi Nahman nous le rappelle : 

« Il n’y a aucun désespoir dans le monde. » Même au cœur du gouffre, le souffle de la prière peut jaillir à nouveau.

Reprenons courage, car chaque prière dans la brisure vaut mille louanges dans la facilité.

 

Points clés à retenir :

  • La culpabilité peut devenir destructrice si elle se transforme en honte.

  • Hachem accueille toujours celui qui revient sincèrement.

  • Rabbi Nahman valorise chaque chute comme une opportunité de techouva.

  • Le juste se définit par sa capacité à se relever.

  • Même le joueur compulsif peut retrouver un sens et une dignité.

 

 

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