Dans un monde saturé de stimuli numériques et de tentations incessantes, la notion de libre arbitre devient plus cruciale que jamais. Peut-on véritablement choisir le bien quand tout, autour de nous, semble favoriser la fuite dans l’addiction ? La Torah, avec ses enseignements éternels, nous éclaire profondément sur cette question. Cet article explore la puissance du libre arbitre selon la pensée juive, même face aux pires dépendances, et propose une réflexion à partir de la célèbre injonction :
« Reeh natati lefaneikhem ha’haïm véhamavet »
« Vois, Je mets devant toi la vie et la mort » (Devarim 30:19).
Choisis la vie : un appel divin à la conscience
« Reeh natati lefaneikhem ha’haïm véhamavet » – Une invitation divine
« Vois, Je mets devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie… » (Devarim 30:19)
Cette déclaration n’est pas simplement une option spirituelle : c’est une proclamation de notre capacité à choisir, même au cœur de la plus grande noirceur. Comme l’explique le Rambam dans Hilkhoth Téchouva (5:1), le libre arbitre est la base de toute responsabilité morale. Même celui qui a chuté des milliers de fois conserve, à chaque instant, la possibilité de choisir la vie, de se relever, et de se tourner vers la lumière.
« Le juste tombe sept fois et se relève » (Michlei/Proverbes 24:16)
Ce verset est un phare pour tous ceux qui luttent contre une addiction : tomber n’est pas l’échec, renoncer à se relever l’est.
Le libre arbitre à l’épreuve des tentations numériques
Une génération immergée dans l’illusion
Le Rav Noa’h Weinberg z’’l soulignait que le plus grand danger de notre époque n’est pas la tentation elle-même, mais l’anesthésie de notre conscience. Les écrans, la facilité d’accès à des contenus distrayants, voire destructeurs, rendent l’homme passif, détaché de sa propre grandeur.
📖 « Vous ne vous égarerez pas après votre cœur et après vos yeux… » (Bamidbar 15:39)
Les Sages expliquent que les yeux sont les portes de l’âme, et que les protéger — Chemirat Enayim — est un acte fondamental de préservation de notre libre arbitre. Une addiction numérique n’est pas seulement une perte de temps, c’est une perte d’orientation.
L’addiction n’annule pas le libre arbitre, mais l’affaiblit
Le Rav Avraham Twerski z’’l, spécialiste des addictions, disait :
« L’addiction vole à l’individu sa liberté d’agir, mais jamais celle de vouloir. »
Le libre arbitre, même affaibli, peut être renforcé. Grâce à des outils comme ceux proposés par GuardYourEyes.com — journaux de progrès, plans d’urgence, accompagnement — le Juif redécouvre sa capacité de choix.
« Celui qui veut se purifier, on l’aide d’en haut. » (Talmud, Yoma 38b)
Étude, mitzvot et reconstruction du libre arbitre
Le pouvoir transformateur de la Torah
Rav Haïm de Volozhin enseigne que chaque mot de Torah étudié renforce l’âme et affaiblit le Yetser Hara. Lorsqu’on nourrit l’âme, celle-ci devient plus apte à résister aux impulsions destructrices. Le simple fait de prendre du temps chaque jour pour étudier reconnecte l’individu à son essence divine.
📖 « Comment un jeune homme purifiera-t-il son chemin ? En observant Ta parole. » (Tehilim 119:9)
Les mitzvot comme exercices de liberté
Chaque mitzvah est une affirmation du libre arbitre, un acte de choix actif vers le bien. Comme le dit Rabbi Nahman de Breslev :
« La sainteté, c’est dans les détails du quotidien, dans la façon dont on choisit chaque instant. »
Plus une personne agit selon ses valeurs — grâce à la prière, l’étude, l’engagement — plus elle reconstruit son autonomie intérieure.
La logothérapie et la Torah : donner du sens à la lutte
Selon Viktor Frankl, l’homme peut survivre à n’importe quelle souffrance s’il lui donne un sens. Dans une perspective juive, le sens est clair : chaque victoire sur le Yetser Hara est un acte cosmique.
📖 « Crée en moi un cœur pur, ô D.ieu, et renouvelle en moi un esprit droit. » (Tehilim 51:12)
Conclusion
La Torah nous enseigne que le libre arbitre est sacré, même face à l’addiction. Choisir la vie n’est pas un événement ponctuel, mais un engagement quotidien, souvent difficile, mais toujours possible. Chaque jour est une nouvelle opportunité de dire : Aujourd’hui, je choisis la vie.
Même si tu es tombé hier, même si tu luttes aujourd’hui, Hachem te dit : « Choisis la vie » — et Je marcherai avec toi.
Points clés à retenir :
- Le libre arbitre est un don divin, renforcé par l’étude et la pratique.
- Même dans l’addiction, il reste toujours une capacité de choisir.
- La Torah donne des outils puissants : Chemirat Enayim, étude, prière, soutien communautaire.
- « Choisir la vie » signifie orienter chaque petit acte vers le bien.
- La lutte elle-même est noble et transforme celui qui la mène.