Anxiété sociale et troubles alimentaires chez les jeunes hommes

Dans un monde où le regard de l’autre semble peser plus lourd que jamais, les jeunes hommes font face à une pression silencieuse, souvent marquée par des troubles alimentaires, des comportements d’isolement, et une peur viscérale du jugement. À la lumière de la Torah, nous explorerons les racines, les manifestations et les solutions à cette souffrance moderne.

 

Comprendre l’anxiété sociale chez les jeunes hommes

L’anxiété sociale se manifeste par une peur intense du jugement d’autrui, menant souvent à l’isolement, la dissimulation de comportements alimentaires et une faible estime de soi. Beaucoup de jeunes hommes souffrent en silence, évitant les repas en public ou se réfugiant dans des habitudes alimentaires solitaires, par peur du regard critique.

« J’ai conclu une alliance avec mes yeux : comment pourrais-je porter mon regard sur une vierge ? » (Iyov 31:1)

Ce verset montre l’importance d’une maîtrise intérieure du regard, qui, inversement, peut se retourner contre soi si l’on vit dans la crainte permanente de celui des autres.

La phobie du regard extérieur est exacerbée dans une culture de la performance et du paraître. Le jeune homme ressent souvent le besoin d’être « parfait », aussi bien dans son corps que dans son comportement social, ce qui alimente des troubles comme l’orthorexie, la boulimie ou le jeûne caché.

phobie du regard extérieur

Manger seul : un symptôme d’un mal plus profond

Beaucoup de jeunes hommes rapportent qu’ils mangent en cachette, non par faim, mais pour échapper au regard. Ce comportement n’est pas seulement alimentaire ; il traduit une honte intériorisée, souvent liée à l’image corporelle ou à une anxiété généralisée.

Le Rav Wolbe enseigne :

« la honte mal dirigée peut isoler l’homme de ses forces ».

L’isolement dans l’acte alimentaire est un signe de déconnexion, non seulement des autres, mais aussi de soi.

« Vous serez saints, car Moi, Hachem, votre D.ieu, Je suis saint. » (Vayikra 19:2)

La sainteté commence par la connaissance et le respect de soi, et non dans l’auto-condamnation ou la culpabilité silencieuse.

 

Outils pour gérer l’anxiété sociale à la lumière de la Torah

Reconnaître sa propre valeur

L’outil « Outil d’Identification des Valeurs Fondamentales » propose un exercice puissant : identifier ses cinq valeurs essentielles pour réorienter sa vie vers ce qui est profondément important​.

« Si je connais ma valeur devant Hachem, je n’ai pas besoin de la chercher dans les yeux des autres. »

La psychologie positive : nourrir l’espoir

Le Dr Firouzeh Mehran souligne que la compassion envers soi-même réduit la honte et brise le cercle de l’anxiété sociale​. La Torah rejoint cette idée :

« Le juste tombe sept fois et se relève » (Mishlei 24:16)

L’échec ne définit pas l’identité.

L'échec comme opportunité d'apprentissage et de nouveaux défis

La logothérapie : donner un sens à la souffrance

Le Dr Viktor Frankl, rescapé des camps de concentration, enseignait:

« vivre, c’est souffrir ; survivre, c’est trouver un sens à sa souffrance ».

Trouver du sens dans ses luttes est une voie de guérison​.

 

Cultiver la résilience par la Torah et la communauté

La Torah n’invite pas à fuir la réalité mais à la transformer. Rav Twerski recommandait d’intégrer l’étude de la Torah avec une vie sociale saine pour éviter que la culpabilité religieuse ne mène à l’isolement destructeur​.

« La Torah est bonne avec le Derekh Erets, car peiner pour les deux fait oublier la faute. »

derech eretz

Créer des réseaux de soutien (havrouta, groupes d’écoute, mentorat) permet de sortir du repli et de redécouvrir la force du lien, dans la bienveillance et sans jugement.

 

Conclusion

L’anxiété sociale et les troubles alimentaires chez les jeunes hommes sont des signaux d’alerte, des cris silencieux appelant à plus de sens, de douceur et de vérité. À travers la Torah, la psychologie positive et des outils de connaissance de soi, il est possible de reconstruire une estime de soi stable, enracinée dans la dignité divine de chaque être humain.

Nous sommes invités à regarder au-delà des apparences, à bâtir une intériorité saine et à tendre la main à ceux qui luttent dans le silence. Car le regard d’Hachem, lui, n’écrase pas — Il élève.

 

Points clés à retenir :

  • L’anxiété sociale chez les jeunes hommes peut engendrer des troubles alimentaires et de l’isolement.

  • La peur du regard extérieur pousse souvent à manger seul, dans la honte ou la culpabilité.

  • Identifier ses valeurs fondamentales permet de vivre en accord avec soi-même.

  • La Torah et la logothérapie encouragent à donner un sens à la souffrance.

  • La communauté, l’étude et la compassion sont des piliers pour se reconstruire.

 

 

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