Dans cet article, nous explorons comment une pratique banale comme le ticket à gratter quotidien peut glisser vers une véritable dépendance, comment la reconnaître, et comment le judaïsme offre des clés pour la dépasser, en particulier par l’acte de téchouva.
La routine du ticket quotidien : un plaisir innocent ?
Gratter un ticket tous les matins en allant acheter son pain ou en sortant du bureau est, pour beaucoup, un petit rituel sans importance. Mais ce geste anodin peut devenir un automatisme compulsif. La dopamine libérée par l’anticipation d’un gain entretient un circuit d’addiction semblable à celui observé dans les autres dépendances comportementales.
Le Talmud nous enseigne:
« l’inclination au mal est comme un invité d’un jour qui devient propriétaire de la maison ». (Sanhédrin 91b)
C’est ainsi que les petites habitudes se transforment en chaînes.
Une habitude qui devient un besoin : les signes de l’addiction
L’addiction montre que l’addiction est souvent masquée derrière des comportements jugés “normaux”. L’élément-clé est la perte de contrôle : quand la personne ne peut plus s’empêcher de gratter un ticket même si elle ne le souhaite pas, ou qu’elle en ressent une gêne morale ou financière.
Exemple :
Un homme raconte comment il commença à gratter un ticket “juste pour le fun”, puis un autre le lendemain, puis dix par semaine… Jusqu’au moment où il se retrouvait à mentir sur ses dépenses pour continuer à acheter ses tickets en cachette.
Le Rav Avigdor Miller disait :
« La société est programmée pour te rendre dépendant de tes impulsions. Ta liberté commence lorsque tu dis ‘non’ à une seule image interdite. »
Cela vaut aussi pour les désirs liés à l’argent facile.
Reconnaître la dépendance masquée
L’étape primordiale est la conscience. Dans le document addiction FR, il est rappelé que le premier pas est de reconnaître l’habitude et ses déclencheurs. On peut s’interroger : pourquoi fais-je cela chaque jour ? Qu’est-ce que je ressens si je ne le fais pas ? Est-ce que je le fais même sans en avoir envie ?
Le Rambam, dans Hilkhot Téchouva, décrit la téchouva comme un processus en trois étapes :
Reconnaître la faute, la regretter, et prendre l’engagement sincère de changer. Même une dépendance « socialement acceptée » peut nécessiter une téchouva sincère.
L’interruption volontaire : un acte de Téchouva
Arrêter volontairement cette routine, même pour un jour, est déjà une victoire spirituelle. Cela démontre que l’homme est encore maître de lui-même. C’est une forme concrète de téchouva, qui s’inscrit dans la dimension de la lutte contre le yetser hara.
Le SUCCESS TRACKER – Lutte contre l’addiction propose des outils puissants : noter chaque jour ses émotions, ses tentations, ses déclencheurs, et les stratégies mises en place . Une forme de ‘heshbon hanefesh (examen de conscience) si chère au Moussar.
“Le juste tombe sept fois et se relève” (Proverbes 24:16).
Ce n’est pas la chute qui nous définit, mais notre capacité à nous relever.
Enfin, comme le dit le Zohar :
“Un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité.”
Chaque jour sans ticket est une lumière de plus.
Conclusion
Gratter un ticket peut sembler inoffensif. Mais lorsqu’il devient une compulsion, il nous déconnecte de notre essence profonde, de nos valeurs, et de notre relation avec Hachem. La pensée juive nous offre des outils pour identifier cette dépendance masquée, la dépasser avec persévérance, et transformer l’acte de renoncement en acte sacré de téchouva. Osons allumer la lumière. Osons reprendre le contrôle.
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Points clés à retenir :
- Le ticket quotidien peut devenir une dépendance insidieuse.
- L’automatisme compulsif est un signe à ne pas ignorer.
- Reconnaître le problème est déjà une forme de Téchouva.
- Chaque interruption volontaire est une victoire spirituelle.
- Le judaïsme propose des outils profonds pour se libérer.
