Dans un monde où les écrans sont omniprésents et où la gratification instantanée est devenue la norme, de nombreux jeunes hommes glissent sans bruit vers une perte de repères fondamentaux. L’objectif de cet article est d’identifier les symptômes les plus visibles — addictions numériques, désordres alimentaires, dérèglements du rythme circadien — et d’explorer des pistes concrètes de réhabilitation, guidées par la sagesse millénaire de la Torah et les outils thérapeutiques juifs.
La spirale des addictions numériques et alimentaires
Jeux vidéo, séries et grignotage compulsif : un trio destructeur
Les jeunes hommes sont particulièrement touchés par des formes d’addictions croisées : jeux vidéo à outrance, grignotages sucrés et salés, hyper-connectivité constante. Ces comportements partagent un point commun : l’évitement du réel et la recherche immédiate de dopamine. Selon les recherches citées dans le guide sur l’abstinence pornographique, le vide dans l’emploi du temps et le manque de structure sont des déclencheurs puissants d’addictions comme les jeux ou les comportements compulsifs alimentaires.
Exemple : Un jeune homme seul chez lui en soirée allume sa console, ouvre un paquet de chips, puis enchaîne les heures d’écran, oubliant même de dîner convenablement.
Hyper-connectivité et déséquilibres alimentaires
Réapprendre à structurer ses journées et ses repas, en remettant les écrans à leur juste place : un outil, non une finalité. Le judaïsme nous enseigne à donner du sens à chaque acte, y compris manger : « Tu mangeras, tu seras rassasié, et tu béniras Hachem ton D.ieu » (Devarim 8:10). Chaque repas structuré est une opportunité de gratitude et de maîtrise de soi.
Le dérèglement des rythmes jour/nuit
La lumière bleue des écrans perturbe le sommeil. Les jeunes hommes se couchent souvent tard, parfois au lever du jour. Le Rav Wolbe enseigne que la régularité du lever et du coucher est un pilier fondamental de l’équilibre émotionnel et spirituel.
« Le Chéma du soir vient clore la journée avec foi, celui du matin l’ouvre avec clarté »
Exemple : L’absence de rythme pousse à dormir le matin, manger à toute heure, et vivre dans un brouillard constant, mental et spirituel.
La réponse de la Torah : structurer et sanctifier le quotidien
Reprendre le contrôle par la structure
Le Success Tracker proposé par les modules de lutte contre l’addiction propose des outils quotidiens concrets : routine, sport, prières, étude spirituelle, alimentation équilibrée. Cela rejoint le principe talmudique de « ma’avir al midotav », surmonter ses impulsions par la discipline .
Réapprendre à structurer les repas : un acte de sainteté
La Torah demande de sanctifier le physique. Le repas devient un lieu de conscience, comme le rappelle le Rambam dans Hilkhot De’ot :
“Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger.”
Le rôle de la communauté et des rituels
Les études en psychologie positive montrent l’importance des rituels familiaux, des temps sociaux, des objectifs partagés pour ancrer une dynamique de santé chez les jeunes. La tradition juive valorise le Shabbat comme un moment de déconnexion : pas d’écran, des repas structurés, du sommeil réparateur, de la spiritualité partagée.
Conclusion
La génération actuelle affronte des tentations nouvelles, mais la réponse reste intemporelle : retrouver une vie ordonnée, signifiante, alignée avec nos valeurs profondes. La Torah n’impose pas une vie ascétique, mais propose une vie structurée, joyeuse, et connectée au Divin. Redonner du sens à chaque geste — manger, dormir, étudier, prier — c’est ouvrir la porte à une véritable guérison.
Points clés à retenir :
- Les jeunes hommes sont confrontés à une conjonction de troubles : addiction numérique, grignotage, dérèglement du sommeil.
- La perte de structure favorise les dérives : réapprendre à organiser ses journées est vital.
- La Torah propose une discipline joyeuse : structurer les repas, sanctifier le temps, cultiver les relations humaines.
- Des outils pratiques et spirituels existent pour amorcer un retour vers soi : journal de suivi, sport, étude, prière.
- Le Shabbat peut servir de modèle hebdomadaire de déconnexion et de recentrage.