L’énergie débordante des jeunes : comment la canaliser selon la Torah

L’adolescence et la jeunesse sont des périodes marquées par une intensité d’énergie, un désir de vivre fort, une quête de sens et une recherche identitaire profonde. Pourtant, cette énergie, si elle n’est pas orientée, peut devenir source de confusion, voire de danger. La Torah, avec sa sagesse millénaire, offre une perspective unique pour guider cette force brute vers la lumière, la créativité et la sainteté.

Le danger de l’oisiveté : « Batala mevi’a lide avera »

L’oisiveté, un piège spirituel

Le Pirkei Avot (Éthique des Pères) enseigne :

« HaBatala mevi’a lide avera », c’est-à-dire « l’oisiveté mène au péché ».

Cette maxime souligne que le vide, le temps mal utilisé, devient une porte ouverte au Yetser Hara, l’inclination négative.

Comme le rappelle le Talmud (Kidouchin 29b), un père est tenu d’enseigner un métier à son fils, afin qu’il ne sombre pas dans l’ennui destructeur. Le Rambam explique que la perte de sens et l’oisiveté créent un terrain fertile pour les fautes et les comportements addictifs.

Exemple : un jeune, après des heures d’errance sur les réseaux sociaux, ressent un vide intérieur qui le pousse vers des comportements autodestructeurs. Ce n’est pas la faute en elle-même qui est le point de départ, mais le vide qui l’a précédée.

auto destruction

Le déséquilibre intérieur

Le Rav Wolbe, maître de la pédagogie de l’âme, explique que le désordre spirituel vient souvent du déséquilibre entre l’agir et le sens. Trop d’énergie sans direction entraîne une fatigue morale. Il compare cela à un fleuve débordant de son lit qui inonde et détruit, alors qu’un canal bien tracé peut irriguer des terres fertiles.

Remplir son temps d’activités saines et porteuses

L’importance d’un emploi du temps structuré

La tradition juive valorise le temps comme un cadeau sacré. Le Rambam enseigne (Lois de l’étude de la Torah, chap. 3)

 » le jour doit être structuré en trois : Torah, travail, repos. »

Exemple : un adolescent qui commence sa journée avec un court passage de Torah, va au sport l’après-midi, et s’implique dans un projet de bénévolat le soir, développe naturellement un équilibre intérieur et une paix de l’âme.

etude

Le « Success Tracker » proposé dans les outils de Guard Your Eyes suggère des journaux de bord quotidiens où l’on coche ses progrès, note ses tentations, et renforce sa motivation avec des mantras inspirants comme : « Je veux devenir un homme plus maître de moi-même et plus connecté à Hachem. »

benevoles

Étude, sport et projets : des canaux sacrés

Le Rav Twerski, psychiatre et rabbin, disait que le sport est une forme de avodat Hachem (service divin) lorsqu’il est pratiqué dans l’intention de renforcer son corps pour mieux servir Dieu. Il ne s’agit pas d’occuper son temps pour fuir, mais de remplir son temps pour s’élever.

Exemple : un jeune qui se fixe comme objectif de créer un podcast éducatif pour les jeunes de sa communauté, transforme son énergie en mission constructive.

Transformer son énergie en force créative et spirituelle

La créativité comme outil de connexion à Hachem

Rabbi Nahman de Breslev enseignait :

« Chaque homme a une mélodie unique à révéler dans ce monde. »

Cette énergie que le jeune ressent est un appel intérieur à créer, à composer, à construire.

Le Zohar affirme : « Un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité. »

Ainsi, un projet artistique, une action de hessed, ou l’écriture d’un journal intime peuvent devenir des instruments de transformation intérieure.

Exemple : un adolescent en lutte contre une pulsion addictive décide d’écrire chaque jour une prière personnelle à Hachem. Il canalise ainsi sa tension intérieure en dialogue sacré.

prière de l'enfant

La force du projet spirituel

La Torah nous enseigne : « Et tu marcheras dans Ses voies » (Deutéronome 28:9).

Les Maîtres expliquent que cela signifie imiter les traits de Dieu : construire, aimer, élever. Quand un jeune oriente son énergie vers la construction du monde, il trouve un sens à son être.

Victor Frankl, dans sa logothérapie, souligne que

« celui qui a un pourquoi peut endurer tous les comment. »

La Torah ne propose pas de réprimer l’énergie, mais de lui offrir un sens.

 

Conclusion

La jeunesse est un feu sacré. Mal orienté, il peut brûler ; bien dirigé, il éclaire le monde. La Torah, par ses sages conseils, ses lois et ses histoires inspirantes, nous montre comment canaliser cette énergie pour en faire une source de bénédiction.

Chaque jeune a en lui une force divine qui ne demande qu’à être révélée. En remplissant son temps de sens, en structurant ses journées et en choisissant la création plutôt que la distraction, il peut devenir un pilier du monde futur.

 Points clés à retenir :

  • L’oisiveté est un terrain dangereux : elle ouvre la voie au péché.
  • La Torah recommande une structuration du temps : étude, sport, engagement.
  • La créativité est un canal sacré pour exprimer son énergie.
  • Transformer l’énergie en mission est la meilleure forme de tikoun (réparation).
  • L’objectif n’est pas de brider la jeunesse, mais de l’élever vers le divin.

 

 

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