Dans une époque où les liens familiaux sont souvent mis à rude épreuve, la Torah offre une perspective puissante et intemporelle sur l’amour parental. L’amour d’un parent juif envers son enfant ne dépend pas de ses réussites ni de ses échecs. Il puise sa source dans un lien sacré, enraciné dans la création divine de l’homme à l’image de D.ieu. À travers cet article, nous allons explorer comment la Torah éclaire la voie d’un amour parental inconditionnel, même dans la difficulté, en évitant la rupture et en devenant un modèle d’écoute et de présence.
Aimer même dans la difficulté – « Comme un père qui corrige son enfant »
La correction comme acte d’amour
« Tu reconnaîtras dans ton cœur que comme un homme corrige son fils, ainsi Hachem ton D.ieu te corrige. » (Devarim 8:5)
La Torah ne confond jamais l’amour avec la permissivité. Un père aimant peut corriger son enfant, non pour le punir, mais pour l’aider à se développer. La souffrance, les erreurs, les épreuves sont des occasions de croissance, à condition qu’elles soient accompagnées d’un regard aimant et bienveillant.
Comme l’explique le Rambam (Hilkhoth Déot 6:7), la réprimande doit toujours être donnée avec compassion, dans le seul but d’éduquer et non de blesser.
Aimer véritablement, c’est rester présent même dans la douleur, c’est accompagner l’enfant avec force et douceur, avec justice et tendresse.
Éviter la rupture relationnelle malgré les fautes ou les erreurs de l’enfant
La fidélité parentale à l’image de la fidélité divine
Le Talmud (Brakhot 60b) enseigne :
« Tout ce que fait le Miséricordieux, Il le fait pour le bien. »
Ce principe, appliqué à l’éducation, nous invite à voir chaque défi comme une opportunité de connexion plus profonde.
Même lorsque l’enfant s’égare, la Torah nous enseigne de ne jamais le rejeter. Dans 2 Samuel 14:14, le prophète affirme :
« Qu’aucun ne soit repoussé entièrement. »
C’est une invitation à l’amour tenace, à ne jamais désespérer d’un enfant.
💡 Exemple : Un père dont le fils s’éloigne de la Torah choisit de rester en lien avec lui, l’invite pour les repas de Chabbat, et lui envoie chaque jour un message bienveillant. Ce lien constant devient le fil d’Ariane qui, un jour, peut ramener l’enfant à ses racines.
Être pour son enfant un modèle d’accueil et d’écoute inspiré de la Torah
L’art de l’écoute, clé du lien parental
Dans Avot 1:6, il est dit :
« Fais-toi un maître, acquiers un ami, et juge toute personne favorablement. »
Appliqué à la relation parent-enfant, cela signifie : sois une figure stable, aimante et patiente. Juge ton enfant avec miséricorde, même lorsqu’il trébuche.
Le Rav Noah Weinberg disait:
« La base de tout épanouissement spirituel commence par un espace de sécurité émotionnelle. »
Un parent doit être un sanctuaire émotionnel pour son enfant, un havre où l’enfant ose être vulnérable, confesser ses erreurs, poser ses questions sans craindre d’être jugé.
« Le juste tombe sept fois et se relève » (Mishlei 24:16)
notre rôle de parent est d’être celui qui tend la main pour aider l’enfant à se relever — pas celui qui compte ses chutes.
Conclusion
L’amour parental selon la Torah n’est ni naïf ni conditionné. Il est radicalement inconditionnel, à l’image de l’amour d’Hachem pour ses enfants. Il corrige avec patience, il accueille sans rupture, il écoute avec profondeur. Ce modèle divin nous inspire à bâtir des relations durables, même dans l’imperfection.
En cultivant cet amour, nous devenons les co-créateurs d’êtres humains enracinés, aimés et capables d’amour.
Points clés à retenir :
- La correction d’un enfant peut être un acte d’amour, si elle est faite avec bienveillance.
- La Torah enseigne de ne jamais rompre le lien avec son enfant, même lorsqu’il faut.
- Être un modèle d’écoute et d’accueil crée un espace de sécurité pour que l’enfant puisse grandir.
- L’amour parental juif est à l’image de l’amour d’Hachem : inconditionnel, fidèle et patient.
- Chaque chute est une opportunité d’élévation, si elle est accompagnée d’un regard aimant.