Le joueur compulsif en ligne vit une contradiction douloureuse : il est connecté au monde entier, mais profondément seul. À travers cet article, nous explorerons comment la solitude spirituelle et émotionnelle nourrit cette addiction, et comment les enseignements de la Torah offrent des clés de libération.
Une addiction qui isole plus qu’elle ne connecte
Le joueur compulsif en ligne se retrouve souvent enfermé dans un cycle répétitif : jouer pour fuir l’angoisse, puis s’enfermer davantage dans l’isolement. Comme l’explique le Rav Twerski, l’addiction n’est pas une faiblesse morale mais une pathologie émotionnelle qui émerge souvent dans un contexte de solitude non reconnue.
« Le désir cherche l’isolement. » (Michlei 18:1)
Cette solitude n’est pas seulement sociale, elle est aussi spirituelle. Le lien avec Dieu s’amenuise, remplacé par un écran qui promet du frisson mais laisse vide.
La honte, compagne fidèle de l’addiction
La honte est le mur invisible qui empêche le joueur d’appeler à l’aide. Il a l’impression qu’il est le seul à vivre cette double vie, à cacher ses échecs derrière des écrans. Cette honte crée une distance non seulement avec autrui, mais aussi avec Hachem.
Le Tzetel Katan du Rabbi Elimelekh enseigne que le fait de confier ses luttes à un ami ou à un Rav a le pouvoir de briser la force du Yétser Hara.
« Confie-toi à un ami dans tes luttes contre la Torah… cela t’aidera à briser la force du Yétser Hara. »
Téhilim : parler à Dieu depuis la cachette
Il est écrit dans les Psaumes :
« Crée en moi un cœur pur, ô D.ieu, et renouvelle en moi un esprit droit. » (Téhilim 51:12)
Le Roi David nous enseigne que même depuis les endroits les plus obscurs, il est possible de parler à Dieu. On n’a pas besoin d’être pur pour prier — c’est la prière qui nous purifie.
Dans un monde où personne ne voit, Dieu, Lui, entend. Et c’est dans ces moments de chute, seul devant un écran, que l’on peut murmurer : « Aide-moi, Hachem. »
La lumière cachée de la solitude : vers la rédemption
Dans Torah Therapy, il est souligné que les Avot — les Patriarches — ont tous connu la solitude. Mais cette solitude ne les a pas détruits. Elle les a rapprochés de Dieu .
« Ils étaient seuls, mais pas esseulés. »
La solitude peut devenir une forme d’élévation quand elle mène à une introspection sincère. Le joueur peut transformer cette obscurité en un moment d’intimité avec Hachem, en recherchant activement la lumière du sens.
Rabbi Nahman nous dit :
« Le monde entier est un pont très étroit, et l’essentiel est de ne pas avoir peur. »
La logothérapie : trouver un sens à la souffrance
Le Dr Viktor Frankl, créateur de la logothérapie, affirmait que trouver un sens à sa souffrance est le chemin vers la libération. Dans le cas du joueur compulsif, la solitude peut devenir une opportunité pour redéfinir son but et sa mission personnelle.
« Celui qui a un pourquoi peut supporter tous les comment. » – Nietzsche, cité par Frankl
La Torah enseigne la même chose : ce n’est pas le confort qui donne la force, mais le sens.
Conclusion
La solitude du joueur compulsif n’est pas une condamnation. Elle est un appel discret à un réveil intérieur, un espace de rencontre avec Hachem. À travers la honte, l’isolement et le silence, se cache une voix qui peut encore prier. Seul, mais pas abandonné. Invisible aux yeux du monde, mais visible à Celui qui voit tout. La Torah nous donne l’espoir, les outils et la foi pour sortir de cette solitude et retrouver la lumière.
Points clés à retenir :
- La solitude est souvent le terreau de l’addiction en ligne.
- Le judaïsme voit dans la prière, même silencieuse, un acte de libération.
- Parler de sa honte à un ami ou un Rav brise le pouvoir du Yétser Hara.
- Téhilim offre des mots pour ceux qui souffrent en secret.
- La logothérapie et les sources juives enseignent que le sens donne la force de vivre.
