Dans notre monde moderne, les jeux d’argent en présentiel (casinos, PMU, bars-tabac) ne se contentent pas d’offrir une promesse de gain. Ils enveloppent l’individu dans un décor de luxe, des sons captivants, une ambiance envoûtante… Tout cela pour créer une illusion puissante. Mais que nous dit la Torah sur ces atmosphères trompeuses et le faux sentiment de puissance qu’elles suscitent ?
L’illusion du luxe : un décor séduisant mais vide
Une mise en scène pour capturer l’attention
Les casinos et autres lieux de jeux en présentiel sont pensés pour impressionner. L’architecture, l’éclairage, les uniformes du personnel, les tapis rouges et les sons de jackpot créent une atmosphère de richesse et de succès. Mais derrière ce décor flamboyant se cache souvent la réalité de la dépendance et de la perte de contrôle.
Exemple : Un joueur entre dans un casino vêtu simplement. Une fois à l’intérieur, il se sent important, valorisé, traité comme un VIP. Cette sensation est en réalité induite artificiellement par le cadre, non par ses actions ou son mérite réel.
Un luxe qui endort la conscience
La Torah nous met en garde contre l’illusion des apparences. Le prophète Shmouel nous enseigne :
« L’Éternel ne regarde pas ce que l’homme regarde. L’homme regarde à l’apparence, mais l’Éternel regarde au cœur. » (I Samuel 16:7).
Dans le monde du jeu, on peut croire que la chance sourit, que la richesse est proche… mais ce n’est souvent qu’un mirage.
L’univers sensoriel : une stratégie de manipulation mentale
Sons, lumières et excitation
Les sons des machines, les lumières clignotantes, les jetons qui tombent : tout est conçu pour stimuler les voies dopaminergiques du plaisir dans le cerveau. Ces stimulations entraînent une dépendance similaire à celle des drogues, comme l’expliquent les neurosciences et la pensée juive sur la dépendance.
Plus on joue, plus on devient prisonnier du circuit du plaisir.
Exemple : Comme un labyrinthe sensoriel, chaque lumière ou son est un hameçon pour retenir l’attention et désactiver la pensée critique.
Le Yetser Hara et l’addiction
Le Sefer Ha’hinoukh, en commentant la mitsva:
“Ne vous égarez pas après vos yeux” (Bamidbar 15:39)
compare la convoitise à l’alcoolisme : plus on nourrit le désir, plus il devient insatiable. Cela s’applique parfaitement à l’univers du jeu.
Illusion d’appartenance et de pouvoir
L’ego flatté
Jouer dans un casino ou un PMU donne parfois l’impression d’appartenir à une élite. Les gains ponctuels renforcent l’idée que l’on est « différent », « spécial », « chanceux ». Mais cette illusion de pouvoir est souvent éphémère et destructrice.
Le Talmud nous enseigne :
« Quiconque se glorifie, Hachem l’abaisse » (Talmud, Erouvin 13b).
Une communauté artificielle
Certains lieux de jeu donnent une impression de « famille », de complicité entre joueurs. Mais c’est une illusion d’appartenance fondée sur un intérêt unique : l’argent. Dès que la perte devient trop grande, cette fausse fraternité s’effondre.
Exemple : Un habitué de PMU pense être entouré « d’amis ». Le jour où il perd tout, personne ne l’appelle.
Torah : le vêtement ne fait pas le mérite
L’apparence extérieure n’est pas l’essence
Le Zohar enseigne que « la pensée est le vêtement de l’âme », et que la vue en est la porte. Dans les lieux de jeux, les apparences (costumes, tapis, décorations) masquent souvent un désordre intérieur.
Le Baal HaTanya écrit :
« Celui qui garde ses yeux sanctifie son intériorité. »
Cela signifie que la pureté d’une personne se mesure à ce qu’elle choisit de regarder et non à son apparence extérieure.
L’habit ne fait pas le sage
La Torah nous enseigne dans la paracha de Vayikra (Lévitique 19:2) :
« Vous serez saints, car Moi, Hachem, votre D.ieu, Je suis saint. »
Ramban commente : la sainteté ne consiste pas à faire illusion mais à élever ses actions dans les moindres détails du quotidien.
Exemple : Un homme peut porter un costume dans un casino et se sentir « respectable », mais s’il vit dans l’illusion du gain rapide et oublie ses valeurs, son costume ne masque pas sa chute intérieure.
Conclusion
Le monde des jeux en présentiel repose sur un envoûtement sensoriel, une flatterie de l’ego, une illusion de richesse et d’appartenance. Mais la Torah nous appelle à percer le voile des apparences pour cultiver une vie fondée sur la vérité, la maîtrise de soi et la sainteté véritable. L’homme de Torah ne se laisse pas définir par l’éclat extérieur, mais par l’élévation intérieure.
Points clés à retenir :
- L’illusion du luxe dans les jeux masque une réalité de dépendance.
- Les jeux en présentiel manipulent nos sens pour nous rendre vulnérables.
- Le sentiment d’appartenance dans ces lieux est souvent artificiel.
- La Torah valorise l’intériorité et non les apparences extérieures.
- Maîtriser ses désirs et ses regards est un acte de vraie liberté.