À l’ère du numérique, les jeunes femmes sont fortement influencées par les figures de proue des réseaux sociaux. Des défis alimentaires extrêmes y côtoient des standards irréalistes de beauté. Cet article explore l’impact de cette influence, les dangers associés et les pistes pour une éducation numérique responsable selon une perspective de sagesse juive.
L’influence des influenceurs : quand l’écran devient un miroir déformant
Les réseaux sociaux façonnent aujourd’hui le rapport qu’entretiennent les jeunes femmes à leur corps, à leur santé et à leur estime d’elles-mêmes. Les influenceuses, souvent présentées comme des modèles de réussite, diffusent des messages où se mêlent lifestyle, nutrition et apparence physique.
Exemple : Une jeune fille de 15 ans commence à suivre une influenceuse vantant les bienfaits d’un « régime jus detox » de 7 jours. Elle décide d’imiter ce comportement sans supervision médicale, pensant que cela l’aidera à « purifier » son corps comme indiqué dans la vidéo.
La Torah nous enseigne une autre forme de modèle :
« Tu marcheras dans Ses voies » (Devarim 28:9)
Ce qui signifie selon les Sages « imiter les qualités divines » — bienveillance, équilibre, respect de soi.
Les dangers des défis alimentaires extrêmes
Les challenges tels que le jeûne prolongé (« dry fasting »), les régimes composés uniquement de smoothies ou encore les restrictions alimentaires drastiques peuvent entraîner de graves carences, des troubles du comportement alimentaire, voire des hospitalisations.
Ces comportements sont souvent amplifiés par le besoin de validation numérique. L’image numérique devient un objectif, un idéal, au détriment de la santé mentale et physique.
« L’homme peut-il marcher sur des charbons ardents sans se brûler les pieds ? » (Mishlei 6:28)
Le Roi Salomon nous avertit ici que l’on ne peut jouer avec le feu sans conséquences.
La construction d’une image numérique : entre identité virtuelle et réalité intérieure
Sur Instagram, TikTok ou Snapchat, l’image est soignée, filtrée, scénarisée. Elle donne l’illusion d’une perfection inatteignable. La jeune fille construit une double vie : l’une virtuelle, idéale, aimée ; l’autre réelle, souvent marquée par l’angoisse, la comparaison constante et l’insatisfaction.
Le Rav Wolbe écrit dans ses lettres pédagogiques:
« La connaissance de soi passe par l’acceptation de sa nature réelle et non idéalisée ».
L’image numérique peut être un masque derrière lequel la vraie personne se perd.
L’éducation numérique responsable : reconstruire des repères
Face à ces enjeux, l’éducation numérique devient essentielle. Elle doit viser non seulement la prudence face aux contenus, mais aussi l’éveil d’une conscience spirituelle et morale.
Le Rav Noa’h Weinberg disait :
« Ce qui a le plus de valeur dans ta vie mérite ton attention. Si ton écran en capte toute ton énergie, pose-toi la question : que laisses-tu derrière toi ? »
Quelques axes éducatifs à encourager :
- Enseigner la chmirat einayim (la garde des yeux) pour cultiver la pureté visuelle.
- Former à l’usage modéré des réseaux sociaux.
- Développer l’estime de soi à partir de valeurs internes et non d’approbations externes.
- Proposer des modèles féminins équilibrés : Sarah, Myriam, Esther — des femmes fortes, sages et engagées.
Conclusion
À une époque où l’image vaut plus que la réalité, les jeunes femmes sont confrontées à des modèles numériques toxiques. Mais la Torah et la pensée juive offrent des ressources puissantes pour construire une identité stable, libre et alignée avec ses valeurs profondes.
Redonner sens, profondeur et équilibre à la vie numérique, c’est offrir aux jeunes femmes les outils pour devenir non pas des copies d’influenceuses, mais des influences elles-mêmes, dans la lumière d’Hachem.
Points clés à retenir :
- Les influenceuses peuvent promouvoir des comportements alimentaires dangereux.
- La recherche de perfection numérique déconnecte les jeunes de leur essence.
- Les défis alimentaires peuvent nuire gravement à la santé mentale et physique.
- L’éducation numérique doit intégrer Torah, responsabilité et conscience de soi.
- Le modèle juif de la femme est basé sur la force intérieure, pas l’apparence.