Dans notre vie moderne, nous sommes nombreux à tomber dans les pièges du grignotage compulsif et de la procrastination spirituelle. Ces comportements, souvent liés à une fuite émotionnelle, cachent un besoin plus profond : celui de se reconnecter au vrai plaisir, celui de servir Hachem. Cet article propose une réflexion et des solutions pratiques, inspirées de la Torah et de la sagesse juive, pour reprendre le chemin de l’élévation.
Nutrition et Avodat Hachem
Notre relation à la nourriture est profondément spirituelle. Selon le Ramban (Na’hmanide)
Vayikra 19:2, « la sainteté consiste non seulement à éviter ce qui est interdit, mais aussi à se sanctifier dans ce qui est permis. »
Cela signifie que même des actes anodins comme manger doivent être alignés avec notre mission spirituelle. Le grignotage compulsif détourne ce potentiel sacré, transformant un acte nourrissant en un geste de fuite ou d’oubli de soi.
Rabbi Israël Salanter disait:
« Une bouchée prise sans intention consciente pouvait nous éloigner plus d’Hachem que de nombreuses transgressions visibles. »
Le Midrash explique que l’homme est appelé à « travailler et garder » le Jardin d’Eden (Bereshit 2:15) – ce travail inclut la maîtrise de ses impulsions, même alimentaires.
Substitution des Mitsvot par des plaisirs matériels
Face à la pression, au stress ou au vide intérieur, il est tentant de se tourner vers des plaisirs faciles et immédiats : nourriture, écrans, achats, etc. Pourtant, la Torah nous met en garde contre ce glissement subtil :
📖 « Vous ne vous égarerez pas après votre cœur et vos yeux. » (Bamidbar 15:39)
Rabbi Dessler explique dans Mikhtav MeEliahou que lorsque l’homme se détourne du service divin, son âme réclame de l’énergie. Si elle ne trouve pas de nourriture spirituelle, elle se rabat sur les plaisirs matériels, créant un cercle vicieux de dépendance.
« Un homme peut-il marcher sur des charbons ardents sans se brûler ? » (Mishlei 6:28)
Il est crucial de comprendre que remplacer la satisfaction spirituelle par des plaisirs matériels ne comble jamais vraiment l’âme — cela ne fait qu’accentuer le manque.
Se reconnecter au plaisir de servir Hachem
La solution n’est pas d’étouffer nos besoins de plaisir, mais de les réorienter vers la source véritable de joie : la Avodat Hachem.
Rabbi Na’hman de Breslev enseigne :
📖 « La plus grande souffrance dans ce monde est l’absence de lien avec Hachem. » (Likutey Moharan I, 10)
La Torah nous invite à vivre dans la joie de la Mitsva :
📖 « Servez Hachem dans la joie » (Tehilim 100:2).
Concrètement, comment se reconnecter ?
- Redonner du goût à l’étude : Même quelques minutes d’étude quotidienne peuvent rallumer la flamme.
- S’impliquer émotionnellement dans la prière : Parler à Hachem comme à un ami proche.
- Poser des petites Mitsvot conscientes : Chaque acte compte et construit notre « muscle » spirituel.
- Prendre soin de son corps pour servir son âme : Une alimentation saine, un bon sommeil, sont aussi des Mitsvot au service du Divin.
Exemple :
Le Rav Wolbe disait:
» la véritable Avodat Hachem commence quand on prend plaisir à accomplir même les Mitsvot simples, comme mettre les Téfilines ou allumer les bougies de Shabbat. »
Il ne s’agit pas d’une lutte contre nos besoins, mais d’une élévation de nos besoins vers leur racine divine.
Conclusion
Le grignotage compulsif et la procrastination spirituelle ne sont pas des fatalités. Ils révèlent un vide intérieur que la nourriture ou d’autres plaisirs matériels ne combleront jamais. En nous reconnectant à l’Avodat Hachem, en goûtant à la douceur authentique du lien avec notre Créateur, nous pouvons transformer nos impulsions en moteurs de croissance et de joie véritable. Que chacun d’entre nous trouve la force d’élever sa vie quotidienne, un pas après l’autre, vers la lumière d’Hachem.
Points clés à retenir :
- La nourriture, comme tout plaisir, peut être sanctifiée si elle est utilisée avec conscience.
- La substitution des Mitsvot par des plaisirs matériels creuse un vide au lieu de le combler.
- La Torah propose de trouver un vrai plaisir dans le service divin.
- Chaque petit effort de retour vers Hachem est infiniment précieux.
- Le chemin de la réparation commence par de petits pas constants.