À l’ère du numérique, où les notifications remplacent les silences, où les fils d’actualités absorbent les heures, la question essentielle se pose : comment rester centré, équilibré et connecté à l’essentiel quand tout nous attire vers l’extérieur ? Pour un jeune juif, il ne s’agit pas seulement de gérer son temps d’écran — il s’agit de préserver son identité, sa sainteté et son lien avec la Torah dans un monde qui semble tout faire pour les diluer. Dans cet article, nous explorerons comment la Torah, éternelle et lumineuse, peut nous guider pour naviguer l’océan numérique sans se noyer, mais plutôt en en faisant une opportunité de croissance intérieure et de kedousha.
Trouver l’équilibre grâce à la Torah face aux réseaux sociaux et distractions numériques
Le principe de « sanctifie-toi dans ce qui t’est permis »
Le Talmud enseigne :
« Sanctifie-toi dans ce qui t’est permis » (Yevamot 20a).
Internet n’est pas interdit. Les réseaux sociaux ne sont pas intrinsèquement mauvais. Mais la Torah nous invite à sacraliser notre usage, à dominer la technologie au lieu d’en devenir l’esclave.
Exemple : Un jeune étudiant décide de ne pas utiliser TikTok après 22h. Ce n’est pas parce que c’est interdit, mais parce qu’il choisit de se coucher avec un esprit clair pour mieux prier le matin. C’est cela, se sanctifier dans ce qui est permis.
La gestion du temps selon le Rambam
Maïmonide recommande de structurer son temps entre Torah, travail et repos (Lois de l’étude de la Torah, chapitre 3). Une telle approche permet de ne pas « glisser » inconsciemment dans un usage excessif des écrans. En ayant un emploi du temps clair, on protège son esprit et son âme.
La pleine conscience et le contrôle de soi
Le mouvement du Moussar insiste sur la maîtrise de soi et l’introspection régulière. Rabbi Haïm de Volozhin propose un exercice simple : chaque soir, se poser trois questions : Qu’ai-je bien fait ? Où puis-je m’améliorer ? Que vais-je faire demain ?. Ces questions nous aident à reprendre le contrôle sur le temps volé par les écrans.
Être jeune, connecté et pleinement juif
L’identité juive n’est pas un fardeau, c’est une force
La Torah affirme :
« Vous êtes des fils pour Hachem votre Dieu » (Devarim 14:1).
Cela signifie que même sur Instagram ou YouTube, tu restes un ben mélèkh – un fils du Roi. Être connecté ne signifie pas s’assimiler. C’est rester un ambassadeur de la lumière dans le monde virtuel.
Exemple : Un jeune crée un compte pour partager des pensées de Torah en vidéo. Il transforme son écran en mikvé numérique.
Ne pas se perdre dans les images
« Et vous ne vous égarerez pas après vos yeux… » (Bamidbar 15:39).
Les images qui défilent peuvent nous faire oublier notre mission. La Chmirat Enayim, la garde des yeux, n’est pas de l’ascétisme, c’est une liberté retrouvée.
La communauté comme boussole
Comme l’écrit le roi Salomon :
« Le fer aiguise le fer, de même un homme aiguise son prochain » (Proverbes 27:17).
Même dans un monde virtuel, le soutien communautaire est vital. Des groupes comme Guard Your Eyes montrent qu’il est possible d’être jeune, connecté, mais soutenu et aligné avec ses valeurs.
Cultiver une vie intérieure profonde à l’ère des écrans
Le silence comme lieu de rencontre avec Hachem
Dans un monde bruyant, le silence devient un luxe. Rabbi Nahman de Breslev disait :
« Trouve-toi une heure chaque jour pour parler à Hachem, seul, dans tes mots ».
Le hitbodedout est un antidote puissant au bruit constant du numérique.
Exemple : Un jeune se déconnecte 20 minutes par jour, non pour méditer, mais pour parler à son Créateur, dans ses mots, sans filtre.
La logothérapie juive – vivre avec un « pourquoi »
Comme l’écrivait Viktor Frankl :
« Celui qui a un pourquoi peut supporter tous les comment «
La Torah nous donne un sens, une mission, une raison d’être. Quand on vit avec cela, les réseaux ne sont plus des refuges, mais des outils.
Révéler l’Aleph dans la Golah
Le Rav de Slobodka disait :
« Ce n’est pas que vivre selon la Torah nous fait monter aux cieux, c’est que cela fait descendre la Présence Divine dans notre vie ».
Même en exil numérique, on peut transformer le « golah » en « geoulah » en révélant le Aleph – le Divin – dans notre quotidien.
Conclusion
Être jeune et connecté dans notre génération n’est pas une malédiction. C’est un défi sacré. La Torah ne vient pas interdire le progrès ; elle vient lui donner du sens. En cultivant notre vie intérieure, en nous connectant à nos valeurs et en plaçant Hachem au centre de notre usage du numérique, nous devenons des pionniers d’un judaïsme vivant et inspirant, même en ligne.
La Torah est notre GPS éternel, même dans le monde des satellites. Et chaque clic peut devenir une mitsva, chaque écran une lumière, chaque instant une élévation.
Points clés à retenir :
- La Torah nous invite à nous sanctifier même dans ce qui est permis, y compris les écrans.
- Structurer son temps et pratiquer l’introspection quotidienne protège de l’addiction numérique.
- Être connecté ne doit pas effacer l’identité juive, mais la renforcer.
- Une vie intérieure riche – prière, Torah, silence – est possible même dans un monde digitalisé.
- Avec Hachem au centre, même Internet peut devenir un outil de sainteté.