Dans le monde clos des internats, les adolescents vivent une période intense de leur développement émotionnel et spirituel. Loin de leur famille, soumis à des pressions sociales, ils peuvent être confrontés à des compulsions alimentaires comme mécanisme d’adaptation. Cet article explore les racines de ce phénomène, à la lumière de la sagesse juive, et propose des pistes pour se construire spirituellement malgré les difficultés.
Un environnement stressant et un manque d’intimité
L’internat représente un défi majeur pour les jeunes : nouvelles règles, perte de repères familiaux, promiscuité constante. Le manque d’intimité physique et émotionnelle pousse souvent les adolescents à rechercher du réconfort dans la nourriture, créant des schémas de compulsions alimentaires.
Exemple : « Dans ma chambre partagée avec six camarades, grignoter en cachette était mon seul moment à moi ».
La Torah enseigne l’importance de respecter les besoins émotionnels de l’individu :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19:18).
Se respecter implique aussi de prendre soin de son bien-être émotionnel sans tomber dans l’excès. Dans un environnement stressant, la maîtrise de soi, telle que valorisée par les Sages du Moussar, devient un outil vital pour préserver sa santé physique et spirituelle.
L’influence de la comparaison sociale
La vie en internat intensifie la comparaison sociale. Qui mange quoi, qui a quel physique, qui est le plus apprécié… Cette dynamique peut engendrer de la honte, de la culpabilité ou une faible estime de soi, favorisant des comportements compulsifs.
Exemple : « En voyant mes camarades plus minces ou plus sportifs, je me sentais moins « bien » et mangeais pour compenser ».
La Torah rappelle :
« Ne convoite pas ce qui appartient à ton prochain » (Exode 20:14).
Cette mise en garde ne concerne pas uniquement les biens matériels, mais aussi les qualités et apparences extérieures. Le Judaïsme invite à se concentrer sur sa mission personnelle, sans s’égarer dans la comparaison, comme l’explique le Rambam :
« Chacun a un chemin unique vers sa perfection. »
Se construire spirituellement malgré les pressions
Comment, au cœur de ces tensions, un adolescent peut-il grandir spirituellement ? Le Judaïsme enseigne que les épreuves sont des opportunités de révéler sa grandeur intérieure.
Rabbi Nahman de Breslev disait : « Le monde entier est un pont étroit, et l’essentiel est de ne pas avoir peur ».
Chaque moment de difficulté est aussi une invitation divine à renforcer sa connexion intérieure.
Trois pistes pratiques pour se construire :
- Développer la conscience de soi : Tenir un journal émotionnel et spirituel peut aider à identifier les moments de vulnérabilité et à les transformer en prière ou en étude, suivant les conseils du Success Tracker.
- S’entourer d’amitiés positives : Comme le dit Proverbes 27:17:
« Le fer aiguise le fer », c’est au contact de bonnes influences que l’on se renforce.
- Intégrer une dimension de sens : Selon la logothérapie de Viktor Frankl, chaque souffrance trouve sa rédemption lorsqu’elle est liée à un sens profond. Se rappeler que chaque lutte qui participe à notre construction éternelle est une source inépuisable de force.
Exemple : « Lors des Shabbatot en internat, participer activement aux prières m’a donné un ancrage intérieur contre les tentations alimentaires. »
Conclusion
Grandir en internat, confronté à des compulsions alimentaires et à la pression sociale, peut sembler un combat solitaire. Pourtant, à la lumière de la Torah, chaque difficulté devient un tremplin pour révéler sa grandeur spirituelle. Le défi n’est pas d’éviter les tempêtes, mais de devenir marin dans les tempêtes. En se construisant patiemment, avec amour et conscience, chaque adolescent peut devenir une lumière pour lui-même et pour les autres. Continuons ensemble ce chemin d’élévation, guidés par la sagesse juive et la force intérieure que chaque âme recèle.
Points clés à retenir :
- L’environnement d’internat favorise le stress émotionnel et les compulsions alimentaires.
- La comparaison sociale aggrave l’insécurité intérieure.
- Le Judaïsme encourage à se concentrer sur son propre chemin spirituel.
- Se construire spirituellement malgré les défis est possible grâce à la conscience de soi, l’entourage positif et le sens.
- Chaque lutte intérieure peut devenir une source de croissance et de lumière.