Dans notre quête de santé physique et spirituelle, il est crucial de comprendre comment les schémas extrêmes dans l’alimentation peuvent devenir de véritables pièges. Cet article explore comment la sagesse juive éclaire la voie vers l’équilibre et la transformation intérieure.
Les cercles vicieux alimentaires : comprendre l’alternance entre restriction sévère et excès
Dans le domaine alimentaire, de nombreuses personnes oscillent entre des phases de restriction sévère et des périodes d’excès incontrôlés. Ce cycle crée une culpabilité intense, une perte de contrôle, et finit souvent par renforcer l’addiction alimentaire.
Exemple :
« Après plusieurs jours de régime drastique, Léa craque en se jetant sur des pâtisseries, se sentant ensuite tellement coupable qu’elle impose à nouveau des restrictions strictes. »
Ce schéma est comparable à ce que décrit le livre de Kohelet (Ecclésiaste) :
« Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. » (Ecclésiaste 1:9)
Les défis humains, y compris dans la gestion de notre rapport à la nourriture, sont anciens et profondément enracinés dans la nature humaine.
Le Judaïsme nous enseigne que les extrêmes sont dangereux, et qu’une approche équilibrée est la clé pour sortir de ces cercles infernaux.
L’effet “tout ou rien” : le piège du perfectionnisme destructeur
Le perfectionnisme nous pousse à penser : « Si je ne fais pas tout parfaitement, alors tout est perdu. » Cette mentalité, appelée l’effet « tout ou rien », est non seulement irréaliste mais aussi destructrice.
« Le juste tombe sept fois et se relève » (Proverbes 24:16)
Cela signifie qu’échouer temporairement n’est pas l’échec final. Le vrai échec est de ne pas se relever.
Rabbi Na’hman de Breslev enseigne que même au cœur de la chute, la lumière divine est présente, et que chaque effort, même minuscule, compte énormément. Le perfectionnisme, en exigeant la perfection immédiate, nie cette vérité fondamentale.
Rav Dessler : choisir la voie du juste milieu
Rav Eliyahou Dessler, dans son œuvre Mikhtav MéEliyahou, enseigne que le chemin spirituel véritable est celui du juste milieu, loin des extrêmes.
Il cite la célèbre idée du Rambam (Maïmonide) :
« L’homme doit viser le juste milieu dans toutes ses actions. » (Hilkhot Déot, Chapitre 1)
Dans l’alimentation, cela signifie ni se priver de manière déraisonnable, ni se laisser aller sans contrôle. Le but est d’atteindre une relation saine et équilibrée avec la nourriture, en se rappelant que le corps est un instrument au service de l’âme.
Exemple :
Un étudiant de Yechiva décide de manger avec modération, en choisissant des aliments sains sans tomber dans des extrêmes de privation ou de gourmandise.
Observer les patterns pour les transformer
Le premier pas vers la transformation est d’observer ses schémas sans jugement. Comme l’enseigne le Moussar (discipline éthique juive), l’examen de conscience (‘Heshbon Nefesh) est un outil fondamental.
Chaque jour, prendre quelques minutes pour réfléchir :
- Quand ai-je ressenti le besoin de manger de manière excessive ?
- Quelles émotions étaient présentes ?
- Comment puis-je réagir différemment la prochaine fois ?
Le Rav Haïm de Volozhin enseigne dans Nefesh HaHaïm que la conscience constante de ses actions est le chemin vers l’élévation.
Changer commence par voir. Et voir avec amour et bienveillance.
CONCLUSION:
En transformant notre approche vis-à-vis de l’alimentation, en brisant les cercles vicieux et en cultivant l’équilibre, nous nous alignons avec la volonté divine. Chaque petit pas compte et nous rapproche de notre essence la plus pure.
Points clés à retenir :
- Les extrêmes dans l’alimentation entretiennent les cycles de dépendance.
- Le perfectionnisme « tout ou rien » est destructeur ; l’important est de toujours se relever.
- Rav Dessler et le Rambam prônent le chemin du juste milieu.
- L’observation bienveillante de nos schémas est la première étape de la transformation.
- Chaque petit progrès est infiniment précieux aux yeux d’Hachem.