À l’ère du télétravail, la frontière entre loisirs numériques et engagements professionnels devient floue. Cet article explore les dérives de l’addiction aux jeux en ligne durant les heures de travail, et propose des pistes de réflexion et d’action basées sur la sagesse juive pour structurer sa journée avec sainteté.
Les jeux en ligne en cachette : un phénomène croissant
Le télétravail a ouvert la porte à une flexibilité nouvelle… mais aussi à des dérives inattendues. Parmi elles : le jeu en ligne dissimulé entre deux réunions. Ce comportement peut sembler anodin, mais il trahit un besoin de fuite, d’évasion rapide, voire une perte de contrôle.
Exemple : un salarié lance une partie rapide de jeu sur son navigateur juste après une réunion Zoom. Il se promet d’y jouer 5 minutes, mais enchaîne les sessions, perdant ainsi sa concentration et sa productivité.
Le Talmud enseigne :
« L’oisiveté mène au péché. » (Kiddouchin 29b)
Cela rappelle qu’un temps mal utilisé devient une porte ouverte à la tentation.
Confusion des rythmes et vide émotionnel
Travailler depuis chez soi bouleverse les repères : le temps n’est plus structuré par des trajets, des pauses fixes ou un environnement extérieur. Cette désorganisation favorise ce que Viktor Frankl appelait le vide existentiel, un sentiment de désorientation intérieure qui pousse à chercher du sens ou des compensations dans des activités superficielles.
Dans le judaïsme, ce vide est comblé non pas par une simple distraction, mais par un engagement actif dans le sens :
« Vous serez saints, car Moi, Hachem, votre D.ieu, Je suis saint. » (Vayikra 19:2)
Cette injonction nous rappelle que chaque moment a une valeur sacrée, et que la manière dont nous utilisons notre temps reflète notre lien avec le Divin.
Sanctifier son emploi du temps : structurer ses journées avec sainteté
Pour lutter contre ces dérives, la pensée juive nous invite à sanctifier le quotidien, même dans ce qui est permis :
« Sanctifie-toi dans ce qui t’est permis. » (Yevamot 20a)
Voici quelques stratégies inspirées de la Torah et de la psychologie moderne :
Structurer son temps avec conscience
- Planifier des plages fixes sans écrans (comme les pauses repas, les moments de prière ou d’étude).
- Tenir un journal de bord spirituel : noter les tentations, les émotions, les réussites une forme moderne de heshbon nefesh (bilan d’âme).
Créer des barrières protectrices
- Supprimer les applications de jeux de son ordinateur de travail.
- Utiliser les outils de blocage numérique à certaines heures.
- Observer le Shabbat numérique : une journée hebdomadaire sans technologie, modèle puissant pour restaurer l’équilibre.
Redonner un sens à l’action : le pouvoir des petits gestes
Le roi David priait ainsi :
« Crée en moi un cœur pur, ô D.ieu, renouvelle en moi un esprit droit. » (Tehilim 51:12)
Ce verset nous rappelle que le changement intérieur commence par une volonté sincère de purification, soutenue par des actions concrètes et répétées.
Exemple : Un employé décide de consacrer les 10 premières minutes de sa journée de télétravail à l’étude d’un passage de Torah ou à une méditation sur la gratitude. Ce simple acte transforme toute la dynamique de sa journée.
Conclusion
L’addiction aux jeux en ligne pendant le télétravail n’est pas simplement une perte de temps, c’est souvent un cri intérieur d’ennui, de fatigue ou de quête de sens. En puisant dans la sagesse de la Torah et les enseignements des Sages, nous pouvons restructurer nos journées non seulement avec discipline, mais avec sainteté. Chaque instant devient alors une opportunité de croissance, une victoire sur l’impulsion, et une offrande sacrée à Celui qui nous a confié le don du temps.
Points clés à retenir :
- Le télétravail peut favoriser les comportements compulsifs comme le jeu en cachette.
- La perte de structure temporelle crée un vide émotionnel propice à l’addiction.
- Le judaïsme propose de sanctifier même les activités permises, en structurant le temps.
- L’examen de conscience et la régularité dans l’étude ou la prière renforcent la maîtrise de soi.
- Des solutions pratiques existent : désinstallation, pauses programmées, Shabbat numérique.