Dans un monde où le jeu à gratter devient une échappatoire quotidienne, l’homme moderne cherche dans le hasard ce que la tradition juive invite à chercher dans la foi. Comment les loteries contemporaines nous éloignent-elles de la vraie relation à Hachem ? Ce voyage dans les profondeurs de la pensée juive nous éclaire sur l’illusion de la magie moderne et la vérité de la Providence divine.
🧪 Le jeu à gratter : entre illusion de contrôle et dépendance émotionnelle
Les jeux à gratter et les loteries créent une forme d’addiction subtile mais puissante : celle de croire que le hasard peut résoudre nos insécurités financières et existentielles. Cette croyance reflète un besoin profond de sécurité, masqué par l’illusion du gain rapide. Or, comme l’a brillamment exprimé le Rav Shalom Arush :
« L’homme fuit l’effort spirituel pour une récompense instantanée, alors que le vrai miracle réside dans la foi quotidienne ».
Exemple : Un homme gratte chaque jour son ticket à la pause déjeuner. Il n’y croit plus vraiment, mais il ne peut pas s’empêcher d’espérer. Il dit : « On ne sait jamais… » Mais que cherche-t-il vraiment ? Un gain, ou une Providence qu’il n’a plus le courage de demander dans la prière ?
🔮 Une tentative de magie moderne
Le billet de loterie est devenu l’amulette du XXIe siècle. Il symbolise un désir irrationnel de contrôle sur un avenir incertain. Ce comportement rejoint la critique que la Torah adresse à toute forme de divination strictement interdite dans le Deutéronome (18:10-12).
Le Rav Dessler commente:
« la véritable émouna (foi) se distingue par la capacité à se détourner du hasard pour se tourner vers la confiance en Hachem. »
« Celui qui fait confiance à Hachem est entouré de bienveillance » (Téhilim 32:10).
🌌 L’homme moderne face à la Providence
La spiritualité vide qu’engendre la dépendance au jeu provient souvent d’un vide plus profond : l’absence de lien vivant avec la Providence divine. Selon Viktor Frankl, l’homme privé de sens s’accroche à n’importe quelle illusion pour survivre. Mais le judaïsme nous enseigne que chaque instant peut être porteur de sens, même dans l’incertitude.
Rav Arush insiste :
« Il faut remercier Hachem pour chaque instant, car c’est ainsi qu’on attire la bénédiction. Le billet gagnant, c’est le cœur qui reconnaît la main divine dans les petits détails ».
🌟 Retrouver le vrai lien à Hachem – Le tikkoun de l’émouna
Plutôt que de s’en remettre au hasard, Rav Arush propose un retour fondamental à la simple émouna: parler à Hachem, remercier, et se confier pleinement à Lui. La loterie est remplacée par une prière sincère, un remerciement du matin, un moment de hitbodedout (dialogue avec Hachem dans la solitude).
Rabbi Na’hman de Breslev.
« Même celui qui tombe, encore et encore, s’il continue de croire et de prier, il est plus proche du palais royal que celui qui n’a jamais chuté »
Exemple : Au lieu d’acheter un ticket à gratter chaque vendredi, un homme décide de mettre cette somme de côté pour la tsédaka. Chaque fois, il dit : « Je mise sur Hachem ». Après quelques mois, il ressent plus de paix intérieure que n’importe quel gain aléatoire ne lui aurait procuré.
Conclusion
Les jeux à gratter nous vendent une magie sans âme. La pensée juive, elle, nous rappelle que la vraie magie, c’est la Providence divine, accessible à tout instant par la prière, la gratitude, et la confiance en Hachem. Revenir à une spiritualité pleine, c’est renoncer à l’illusion du hasard pour embrasser la certitude d’un monde guidé par une main aimante. Le billet gagnant ? Il est en nous.
Points clés à retenir :
- Les jeux à gratter entretiennent une illusion de maîtrise sur la Providence.
- Le judaïsme interdit toute forme de divination et appelle à la foi active.
- Rav Arush enseigne la puissance de la prière et de la gratitude au quotidien.
- Le vide spirituel moderne peut être comblé par une émouna authentique.
- Abandonner le hasard, c’est ouvrir son cœur à la Providence divine.