Il est parfois difficile de croire qu’un retour vers la lumière est possible après des années de chute, notamment dans des comportements compulsifs comme le jeu. Pourtant, le judaïsme offre un message d’espoir infini, où chaque pas vers Hachem, aussi petit soit-il, a une valeur immense. Dans cet article, nous explorerons comment la techouva, même après des années d’errance, reste non seulement possible, mais précieuse aux yeux de D.ieu.
Reprendre le dialogue avec Hachem
La techouva commence toujours par une chose : revenir vers Hachem, même dans la douleur et la confusion. Le Rambam affirme :
« Même celui qui a fauté toute sa vie et fait techouva à la fin de ses jours, toutes ses fautes sont transformées en mérites. » (Hilkhoth Téchouva 7:1).
Il ne s’agit pas de tout réparer en un jour, mais de reconstruire un lien sincère et progressif avec le Créateur.
Exemple : Une personne qui se réveille un matin après une rechute peut simplement dire : « Hachem, je suis brisé, mais je veux revenir. » Cette parole seule peut tout changer.
Rabbi Nachman de Breslev disait :
« Quand un homme tombe, c’est pour apprendre à prier avec plus de sincérité et à chercher Hachem encore plus profondément. »
Pardonner à soi-même, pas seulement à Dieu
Il est souvent plus difficile de se pardonner que d’accepter le pardon divin. Pourtant, le pardon envers soi-même est une étape essentielle du processus de guérison.
Le Talmud dit :
« Ouvre-moi une porte aussi petite que le chas d’une aiguille, et Je t’ouvrirai une porte aussi large que le vestibule. » (Cantique des Cantiques Rabba 5,3)
Rabbi Nahman insistait :
« Il n’y a pas de désespoir dans le monde. »
Ce principe doit devenir une ancre intérieure : même dans la honte, le cœur reste capable d’élévation.
Exemple : Un homme accro au jeu depuis 10 ans décide de suivre un programme de rétablissement. Il se souvient de toutes les fois où il a menti ou volé pour jouer. Le vrai défi n’est pas seulement d’arrêter, mais de cesser de se détester. La techouva lui enseigne à se voir comme un combattant en reconstruction, pas comme un monstre irrécupérable.
Le Juste tombe… et se relève
Ce passage des Proverbes (Michlei 24:16) est central :
« Le juste tombe sept fois et se relève. »
Ce verset n’est pas une métaphore du faible. C’est le portrait du tsadik ! Celui qui se relève est plus grand que celui qui n’est jamais tombé. Rabbi Simcha Bunim de Pshischa l’affirme :
« Tomber et se relever mille fois, c’est le chemin du tsadik. »
Exemple : Une femme ruinée par le jeu, rejetée par ses proches, entame une thérapie. À chaque pas, elle se heurte à la honte. Pourtant, chaque rechute devient pour elle un appel plus fort à revenir à sa vérité. Elle découvre qu’Hachem ne juge pas ses échecs, mais son courage à se relever.
Téchouva après des années de jeu : un processus graduel
Le retour n’est pas instantané. Il s’agit de réparer lentement le lien spirituel brisé, tout en se reconstruisant mentalement, émotionnellement, socialement. Rabbi Yitzchak Meir de Gour disait :
« Plus l’homme lutte contre un désir difficile et recommence après ses chutes, plus il atteint de hauts niveaux de kedousha. »
Exemple : Une personne anciennement accro au jeu commence par prier deux minutes par jour, puis ajoute un psaume, puis reprend des chiourim. Ce sont des petits pas, mais chacun est une victoire spirituelle.
L’approche Guard Your Eyes renforce ce principe : vivre un jour à la fois. Se dire : « Juste aujourd’hui, je reste sobre. » Et confier à Hachem la suite. Comme le dit un témoignage : « Seulement pour aujourd’hui, Hachem, aide-moi à réussir. »
Réparer et grandir : la force de la techouva
La techouva n’est pas un retour en arrière. Elle transforme les fautes en mérites. Comme le dit le Talmud :
« Grande est la techouva, car elle transforme les fautes en mérites. » (Yoma 86a)
Même les chutes les plus sombres peuvent devenir des marches vers la lumière. C’est cela, l’essence du judaïsme : voir dans chaque chute une opportunité d’élévation.
Conclusion:
La techouva est un voyage de courage, pas une illusion de perfection. Reprendre le dialogue avec Hachem après des années de chute, se pardonner, se relever encore et encore : voilà le cœur du rétablissement spirituel. Comme le dit Rabbi Shneur Zalman de Liadi :
« D.ieu veut le cœur, pas la perfection. »
Points clés à retenir :
- Le retour vers Hachem commence même par un simple mot ou une petite prière.
- Le pardon envers soi-même est un pilier du rétablissement.
- La chute fait partie du chemin spirituel, et non une preuve d’échec.
- La techouva transforme les fautes si elle est sincère.
- Chaque pas compte, même s’il semble minuscule.