Le parcours de rétablissement face à l’addiction ne peut être authentiquement transformateur que s’il est enraciné dans une confiance renouvelée en Hachem. À travers le prisme de la téchouva (retour à Dieu), du bitachon (confiance) et du refus de toute superstition, la tradition juive offre un itinéraire lumineux pour ceux qui souhaitent se relever et retrouver leur essence.
La téchouva : un retour vers soi et vers Dieu
Le processus spirituel du changement
Dans la pensée juive, la téchouva est bien plus qu’un simple remords : elle est un retour à son identité divine originelle. Rabbi Haïm de Volozhin écrivait dans Nefesh Ha’Haïm que l’examen de conscience quotidien est essentiel : il permet de reconnaître ses erreurs, d’en tirer des leçons et d’avancer vers plus de pureté.
Exemple : Rabbi Nahman de Breslev enseignait que même celui qui est tombé très bas peut, à tout moment, crier vers Hachem et être entendu. C’est précisément à travers la chute que commence le chemin de la grandeur.
Se relever, toujours
Le Midrash affirme que “le juste tombe sept fois et se relève” (Mishlei 24:16).
Ce verset est au cœur de toute dynamique de téchouva : la sainteté ne réside pas dans l’absence de chute, mais dans la capacité à se relever, encore et encore .
« Celui qui lutte pour la pureté dans ce monde impur devient une torche de lumière même dans l’obscurité. » – Rav Tzvi Meir Zilberberg
Bitachon : Confiance réelle ou superstitions
Qu’est-ce que le véritable Bitakhon ?
Le bitakhon, la confiance en Dieu, est une posture intérieure qui rejette les illusions et les fantasmes. Il s’oppose à la superstition, qui repose sur une manipulation irrationnelle du spirituel.
« Celui qui fait confiance à Dieu dans ses luttes intérieures verra ses fardeaux s’alléger. » – khovot HaLevavot, Shaar HaBitakhon
La superstition cherche des raccourcis spirituels. Le bitakhon, lui, s’enracine dans la réalité et dans l’effort quotidien. La Torah nous enseigne que Hachem est proche de ceux qui L’appellent en vérité (Téhilim 145:18) – une vérité dénuée de fantasmes.
Rav Shalom Arush : Hachem est le seul qui paie vraiment
Dans Le Jardin de la Foi, Rav Arush affirme :
« Ce n’est pas ton patron, ton médecin ou ton compte bancaire qui décide de ton sort. C’est uniquement Hachem. Il est le seul qui paie réellement. »
Cette confiance authentique nous sort de la peur et de la dépendance envers des forces humaines ou irrationnelles. Elle nous ramène à la source.
Vivre dans la réalité présente et non dans le fantasme
L’addiction comme fuite du réel
Rav Twerski écrivait :
“La fuite est l’un des moteurs principaux de l’addiction. Apprends à vivre avec l’inconfort et tu deviendras libre.”
L’addiction naît souvent du refus de la réalité. Elle crée un monde de fantasmes où la douleur semble s’effacer. Mais ce n’est qu’une illusion. Le judaïsme invite à habiter pleinement le présent, même lorsqu’il est difficile.
« L’homme n’a pas été créé pour ne jamais tomber, mais pour toujours se relever avec plus de force. » – Rabbi Pinchas de Koretz
L’ici et maintenant, un espace de réparation
La tradition de la prière et du hitbodedout (dialogue personnel avec Dieu) est un outil puissant pour revenir dans le réel. Rabbi Nahman voyait dans ce dialogue un moyen de redonner à l’instant présent toute sa puissance spirituelle.
Conclusion
Le chemin de rétablissement est avant tout un chemin de vérité : vérité sur soi, sur ses limites, mais aussi sur son immense potentiel. Grâce à la téchouva, au bitachon et à la pleine présence à soi et à Dieu, chacun peut quitter les illusions pour entrer dans la lumière de la Providence divine. Hachem ne demande pas la perfection, mais l’engagement sincère à avancer pas à pas vers Lui.
Laissons-nous inspirer par les sages, reprenons confiance dans la réalité, et traçons un chemin de retour lumineux vers notre essence. N’oubliez jamais : même dans la chute, Hachem nous tend la main pour nous relever.
Points clés à retenir :
- La téchouva est un processus dynamique de retour à Dieu, accessible à tout moment.
- Le bitachon repose sur une confiance réelle en Hachem, opposée aux illusions et superstitions.
- Rav Arush enseigne que seule la Providence divine régit réellement notre vie.
- Vivre dans le réel, c’est affronter les douleurs et les transformer avec la présence divine.
- La chute n’est pas une fin, mais souvent le début d’une élévation.