Dans notre monde moderne, où l’image du corps est omniprésente, de nombreuses jeunes femmes basculent d’une obsession alimentaire vers une quête obsessionnelle de la performance sportive. Cet article explore ce phénomène à travers la lumière de la sagesse juive, avec pour but d’inspirer un équilibre sain entre le corps et l’esprit.
Le fitness extrême : une nouvelle forme de diète ?
Le fitness est devenu bien plus qu’une pratique sportive : pour certaines jeunes femmes, il incarne désormais une manière détournée de contrôler leur poids et leur apparence. Ce phénomène, parfois appelé « diète sportive extrême », pousse à l’excès d’entraînement, au régime hyper-protéiné et à l’hypervigilance calorique.
La Torah enseigne :
« Vous prendrez grand soin de vos âmes » (Devarim 4:15).
Cela inclut aussi le respect de notre corps, considéré comme un véhicule sacré pour accomplir notre mission divine.
Exemple : Une jeune femme commence à aller au gymnase pour « se sentir mieux ». Mais progressivement, l’entraînement devient une obligation, une lutte quotidienne contre elle-même, au point de ressentir de la culpabilité à chaque repas.
Dans le judaïsme, toute forme d’excès est suspecte. Rambam (Maïmonide), dans son « Mishné Torah » (Hilkhot Deot 4:1), recommande toujours « le juste milieu » – ni excès, ni négligence.
La dépendance à la performance : Quand l’identité bascule
À force de rechercher des records personnels, certaines tombent dans la dépendance à la performance : leur estime d’elles-mêmes devient entièrement liée à leur apparence physique et à leurs performances sportives.
Le Talmud enseigne :
« Ce n’est pas la force du cheval qui plaît à Hachem, ni les jambes de l’homme en lesquelles Il prend plaisir ; Hachem se plaît en ceux qui Le craignent » (Téhilim 147:10-11).
Ce qui importe, ce n’est pas notre « performance » physique, mais notre cœur.
Exemple : Sarah ne se sent « valable » que si elle améliore ses temps de course ou réduit son pourcentage de masse graisseuse. Le moindre ralentissement devient une crise d’identité.
Dans l’approche juive, l’être précède toujours le faire : tu es précieux(e) parce que tu es une créature divine, pas pour ce que tu accomplis extérieurement.
Retrouver l’équilibre : Corps et esprit en harmonie
Le judaïsme célèbre l’équilibre : le corps doit être soigné mais jamais idolâtré.
Rabbi Nahman de Breslev dit :
« Il est essentiel d’avoir un corps sain afin de servir Hachem avec force » (Likouté Moharan 1:60).
Le sport, la santé, et le soin du corps sont précieux, mais ils doivent rester au service d’une vie pleine de sens.
La logothérapie, inspirée de Viktor Frankl et développée dans la pensée juive contemporaine, enseigne que l’être humain doit chercher un sens à sa vie, pas seulement des objectifs de performance.
Exemple : Miriam décide d’intégrer à son entraînement des moments de méditation juive, de gratitude pour ses forces, et de prières pour son chemin spirituel.
Approches pratiques pour un équilibre durable
1. Sanctifier la pratique sportive
Faire du sport devient une mitsva lorsqu’il est accompli pour préserver la santé et mieux servir Hachem.
📖 « Et tu marcheras dans Ses voies » (Devarim 28:9) – agir sainement fait partie des voies de Hachem.
2. Observer ses motivations
Pourquoi est-ce que je fais du sport ? Est-ce par amour de la vie ou par peur du regard des autres ?
📖 « L’homme regarde l’apparence extérieure, mais Hachem regarde le cœur » (I Samuel 16:7).
3. Pratiquer la gratitude envers son corps
Plutôt que de le maltraiter, remercier Hachem pour chaque souffle, chaque battement du cœur.
Exemple : En terminant chaque séance par la bénédiction de gratitude « Achèr Yatsar » pour la santé du corps.
4. Trouver un mentor spirituel
Un guide spirituel peut aider à équilibrer ambitions sportives et élévation personnelle.
Conclusion
Dans une société obsédée par l’image et la performance, notre tradition nous rappelle que la vraie force est intérieure. Le sport, comme toute chose, doit être sanctifié, intégré dans une vie d’équilibre et de sens. En reconnectant notre corps à notre âme, nous pouvons transformer chaque effort en une élévation vers notre véritable essence.
Que chaque jeune femme qui s’engage dans le sport puisse le faire avec conscience, amour de soi, et fidélité à son identité profonde d’enfant d’Hachem.
Points clés à retenir :
- Le fitness extrême peut cacher une nouvelle forme de contrôle alimentaire.
- Le judaïsme enseigne l’équilibre et la vigilance dans la santé du corps.
- Notre valeur ne dépend pas de nos performances physiques mais de notre essence divine.
- Pratiquer le sport doit servir un projet de vie plus vaste et spirituel.
- La gratitude, la conscience et l’équilibre sont les clés d’une vie harmonieuse.
