Dans nos sociétés communautaires, les jeunes femmes font parfois face à une double peine : leur propre regard critique sur leur corps et la pression sociale autour du mariage. En puisant dans les enseignements de la Torah et des Sages d’Israël, nous allons explorer comment la Halakha, la Téchouva et l’amour de soi peuvent les aider à surmonter la grossophobie intérieure et la peur du chidoukh.
La grossophobie intérieure : un regard déformé sur soi-même
La souffrance silencieuse des jeunes femmes
Nombreuses sont celles qui, confrontées à des idéaux corporels inatteignables, développent une grossophobie intérieure. Cette autostigmatisation génère un sentiment d’infériorité, de honte, et parfois une peur viscérale du rejet dans le monde du chidoukh (rencontres en vue du mariage).
Exemple :
« Elle évitait les rencontres organisées, craignant que son apparence ne soit jugée avant même que son cœur soit écouté. »
La Torah enseigne pourtant :
« L’homme voit ce qui frappe les yeux, mais Hachem regarde le cÅ“ur. » (I Samuel 16:7)
Notre essence n’est pas définie par notre apparence physique, mais par notre âme, par notre cÅ“ur et par notre engagement spirituel.
La pression du regard communautaire
L’épreuve du chidoukh : entre espoir et angoisse
Dans certaines communautés, la pression liée au mariage est intense. Les jeunes femmes peuvent craindre d’être jugées uniquement sur leur apparence physique, au lieu de l’être sur leur personnalité, leur émouna (foi) et leurs qualités intérieures.
Le Talmud nous rappelle :
« Ne juge pas ton prochain tant que tu n’es pas à sa place. » (Avot 2:5)
Ainsi, le regard d’autrui ne doit pas devenir un miroir déformant qui fausse la perception que l’on a de soi-même.
Exemple :
« Lors d’un chidoukh, Rachel, consciente de ses valeurs profondes, a répondu avec calme à des remarques désobligeantes sur son apparence, en affirmant : « Je sais qui je suis et je suis précieuse aux yeux d’Hachem. » »
C’est en développant cette conscience que la jeune femme se protège de l’injustice des regards extérieurs.
La Halakha du kavod haBriot : Respect de soi et dignité humaine
Une valeur essentielle dans la loi juive
La Halakha valorise profondément le kavod haBriot – le respect de la dignité humaine. La Guemara (Brakhot 19b) enseigne que le respect de l’être humain peut même repousser certaines obligations rabbiniques.
La dignité commence par le respect de soi-même. Accepter son corps comme une création divine, sans haine ni rejet, est une mitsva silencieuse mais puissante.
Rabbi Akiva disait :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19:18)
Cela inclut aussi de s’aimer soi-même, avec toutes ses imperfections.
Téchouva et amour de soi : une réparation intérieure
La téchouva, chemin d’amour et non de culpabilité
La Téchouva (retour vers D.ieu) n’est pas uniquement un processus de regret ; c’est avant tout un mouvement d’amour envers soi-même et vers Hachem. Victor Frankl rappelle que découvrir un sens personnel transforme la souffrance en force​.
Comme l’enseigne Rabbi Nahman de Breslev :
« Ne désespère jamais. Là où finit ta main, commence celle de D.ieu. »
La jeune femme peut donc apprendre à se parler avec bienveillance :
« Je suis une fille du Roi, ma valeur est infinie. »
Exemple :
« Après des années de lutte contre son image corporelle, Sarah a commencé chaque matin par la prière : « Merci Hachem pour mon corps et mon âme que Tu as créés avec sagesse. » Peu à peu, son regard sur elle-même s’est adouci.»
La Emouna : Se voir comme Hachem nous voit
Le livre « Guard Your Eyes » rappelle que chaque âme juive, même recouverte par des couches d’erreurs ou d’insécurités, reste pure et précieuse​.
Apprendre à se voir comme Hachem nous voit est l’une des plus grandes réparations intérieures.
Conclusion:
Surmonter la grossophobie intérieure et la peur du chidoukh n’est pas seulement un défi personnel ; c’est un acte spirituel majeur. La Torah nous enseigne de cultiver l’amour de soi, de préserver notre dignité, et d’avancer avec confiance. Chaque jeune femme est une lumière unique dans le monde, et aucune imperfection corporelle ne peut éteindre la flamme de son âme.
Points clés à retenir :
- La Torah valorise la beauté intérieure avant l’apparence extérieure.
- Le kavod haBriot (respect de soi) est une obligation spirituelle.
- La Téchouva est un chemin d’amour et non de culpabilité.
- Chaque âme juive possède une beauté éternelle et une valeur infinie.
- Se voir comme Hachem nous voit est la plus grande des réparations.