Dans un monde où les enfants et adolescents sont de plus en plus exposés aux risques liés aux jeux d’argent et de hasard, notamment en ligne, l’éducation parentale joue un rôle clé dans la prévention des comportements addictifs. Cet article propose des pistes concrètes pour aider les parents à accompagner leurs enfants avec amour, fermeté et sagesse, selon la pensée juive.
Comprendre les signes de l’addiction au jeu chez les jeunes
Les premiers signes de l’addiction peuvent être subtils : isolement, irritabilité, chute des résultats scolaires, perte de motivation. Des études en psychologie positive montrent l’importance de l’environnement familial dans la construction d’un équilibre émotionnel chez l’enfant.
Exemple : Un adolescent qui se met soudainement à mentir sur l’utilisation de son temps ou d’argent peut cacher une pratique excessive de jeu en ligne. Ce comportement est souvent accompagné d’une perte d’intérêt pour les relations sociales ou les activités spirituelles.
La Torah nous enseigne à observer nos enfants avec un regard plein d’amour mais aussi de responsabilité :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Vayikra 19:18)
Ce verset s’applique aussi à nos enfants : les aimer signifie leur donner les repères nécessaires pour grandir.
Éduquer dans un cadre structuré : poser des limites saines
La capacité à fixer des limites claires est une base fondamentale de l’éducation. La tradition juive insiste sur le besoin de guévoura – la force intérieure – pour guider avec sagesse.
Exemple : Une règle familiale simple pourrait être : « Aucun écran dans la chambre après 21h », accompagnée d’un échange respectueux sur l’importance du sommeil et des activités constructives.
Rabbi Moshe Feinstein affirme :
« Celui qui garde la pureté de son regard crée une muraille autour de son âme. »
Ouvrir un dialogue non-culpabilisant
Un élément essentiel pour prévenir l’addiction est de créer un espace de parole bienveillant et sans honte. Selon la logothérapie, la relation Je-Tu (Buber) est au cœur du lien humain et de la croissance psychique.
Exemple : Plutôt que de punir ou de gronder, un parent peut dire : « J’ai remarqué que tu sembles préoccupé ces temps-ci. Tu veux en parler ? »
Dans le Talmud, il est dit :
« Celui qui veut se purifier, on l’aide d’en haut. » (Yoma 38b)
Mais cette aide ne se manifeste que si un effort est entrepris ici-bas, notamment par un dialogue sincère et respectueux.
Accompagner avec amour et fermeté
La tradition juive est claire : aimer un enfant, ce n’est pas céder à tout. C’est lui montrer qu’il mérite un encadrement pour devenir la meilleure version de lui-même.
Rabbi Nahman de Breslev disait :
« Petits pas constants valent mieux que de grandes décisions non tenues. »
Cela signifie que l’accompagnement parental est un processus continu et patient, nourri d’encouragements, de limites et de foi dans le potentiel de l’enfant.
Exemple : Un parent peut accompagner son adolescent dans la mise en place de son propre « tracker » de temps d’écran ou d’activités, dans une logique de co-responsabilité.
Transmettre les valeurs comme rempart
Le plus puissant outil de prévention est la transmission de valeurs : sens de la vie, importance de la spiritualité, valeur du temps et de la famille.
La Torah ordonne :
« Et tu les inculqueras à tes enfants » (Devarim 6:7)
La transmission n’est pas seulement un discours, mais une façon d’incarner ce que l’on enseigne.
Exemple : Partagez chaque semaine une histoire ou un enseignement inspirant avec vos enfants, autour de la table de Chabbat.
Conclusion
Former les parents à détecter les signes de jeu pathologique chez leurs enfants, c’est leur redonner un rôle actif dans la prévention, la transmission et l’accompagnement. Avec amour, cadre, dialogue et foi dans l’âme de chaque enfant, il est possible de bâtir un avenir spirituellement solide. La Torah et les enseignements de nos Sages offrent des ressources puissantes pour guider ce chemin d’éducation.
Points clés à retenir :
- Observer les signaux faibles : isolement, mensonges, irritabilité…
- Dialoguer sans jugement : écoute active et bienveillance.
- Poser un cadre ferme mais juste : des règles claires, expliquées.
- Encourager la responsabilisation : outils pratiques et co-construction.
- Transmettre des valeurs : la meilleure prévention reste l’éducation.
