Élever un enfant est une mission aussi sublime que difficile. Et quand cet enfant traverse des tempêtes intérieures, se débat contre des tentations ou tombe dans l’addiction, le rôle du parent devient d’autant plus délicat. Comment réagir sans désespérer ? Comment rester un repère solide, tout en portant sa douleur en silence ? Cet article propose une réflexion ancrée dans la Torah et la tradition juive pour aider les parents à affronter ces défis avec émouna (foi) et bitakhon (confiance en Hachem).
Quand l’enfant lutte avec des addictions ou des tentations : garder confiance en Hachem
L’épreuve éducative : quand l’enfant chute
L’un des plus grands défis pour un parent est de voir son enfant pris dans un engrenage destructeur, que ce soit une addiction, des comportements déviants ou une perte de repères. Cette situation peut provoquer un sentiment d’impuissance, voire de trahison.
Mais la Torah nous enseigne une autre manière de voir ces épreuves : non pas comme une malédiction, mais comme un appel à l’action intérieure.
« Tout ce que fait le Miséricordieux, Il le fait pour le bien. » (Brakhot 60b)
Ce regard positif sur les épreuves est au cœur de l’approche de l’Acceptance and Commitment Therapy (ACT), qui rejoint la Emouna juive : accepter la réalité douloureuse, sans pour autant cesser de viser le bien.
Voir le potentiel divin derrière l’échec
Le Rabbi de Loubavitch explique que même dans la plus grande obscurité, la lumière divine reste présente. Chaque Juif, même au fond du gouffre, possède une étincelle pure que rien ne peut éteindre.
« Même celui qui a fauté toute sa vie et fait téchouva à la fin de ses jours, toutes ses fautes sont transformées en mérites. » (Rambam, Hilkhot Téchouva 7:1)
Cela signifie que le regard du parent ne doit jamais se figer sur l’échec, mais se tourner vers le potentiel de téchouva et de réparation.
Le modèle de ‘Hanna et sa prière persévérante pour son fils Chmouel
La force silencieuse d’une mère
‘Hanna, femme stérile et affligée, a prié sans relâche pour un enfant. Mais ce n’est pas une simple supplication qui a marqué l’histoire : c’est la profondeur de sa foi, la ténacité de sa prière, et la consécration de son fils au service divin.
« Hanna parlait en son cœur, seul ses lèvres bougeaient mais sa voix ne s’entendait point. » (I Samuel 1:13)
Ce modèle nous enseigne la puissance de la prière silencieuse et continue, de l’espoir inébranlable d’une mère. Même si l’enfant semble perdu, la prière n’est jamais vaine.
Transformer la douleur en dévouement
‘Hanna n’a pas seulement demandé un enfant pour elle-même, mais elle a fait une promesse : si elle recevait un fils, il serait consacré à Hachem. De cette prière est né le prophète Chmouel, l’un des plus grands guides d’Israël.
Le message ici est clair : le lien entre un parent et l’enfant, scellé dans la foi et le don, a le pouvoir de transcender toutes les épreuves.
Enseigner à l’enfant que même dans l’échec, Hachem reste proche et attend sa techouva
La faute ne définit pas l’identité
Rabbi Na’hman disait :
« Le monde entier est un pont très étroit, et l’essentiel est de ne pas avoir peur. »
Cette citation puissante enseigne que l’échec ne définit jamais une personne, encore moins un enfant. Il est crucial d’apprendre à l’enfant que la proximité divine ne s’annule pas par la faute. Hachem attend sa techouva avec amour.
« Hachem est proche de tous ceux qui L’invoquent, de tous ceux qui L’invoquent en vérité. » (Téhilim 145:18)
La techouva commence par une prise de conscience
Dans l’approche thérapeutique juive, le chemin de guérison commence par l’acceptation, puis par la mise en œuvre d’actes concrets : fixer des limites, se reconnecter à ses valeurs, chercher du soutien.
« Le juste tombe sept fois et se relève. » (Proverbes 24:16)
Le rôle du parent est de rappeler à son enfant que chaque chute est suivie d’un possible relèvement, et que Hachem regarde ses efforts, pas seulement ses résultats.
Conclusion
Faire face aux épreuves éducatives avec Emouna et Bitachon, c’est ne jamais perdre foi dans le potentiel divin qui habite chaque enfant, même quand tout semble perdu. C’est croire que derrière chaque lutte, se cache une lumière prête à jaillir.
Comme Hanna, prions avec persévérance. Comme nos ancêtres, espérons envers et contre tout. Car chaque techouva commence par une graine de foi semée par un parent aimant.
Points clés à retenir :
- La Emouna consiste à accepter les épreuves éducatives comme une opportunité de croissance, pas comme une punition.
- Même un enfant en chute libre garde une étincelle divine que rien ne peut éteindre.
- Le modèle de ‘Hanna nous enseigne la puissance de la prière persévérante et de la foi silencieuse.
- Enseigner la techouva à un enfant, c’est lui apprendre que Hachem est plus proche dans l’échec que dans le succès.
- Chaque parent peut être un pilier de lumière, même dans les nuits les plus sombres de l’éducation.